Note : dans cette histoire, la saison 4 ne connaît pas de rift. Clark et Lex sont toujours les meilleurs amis du monde et Martha ne bosse pas au Talon... trop effrayant de la voir en jupes courtes pour l’autoriser ! Chloé, par contre, a appris pour les capacités de Clark de la même façon que dans la série. Jason Teague et Lana Lang c’est une belle et grande histoire d’amour genre ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Faudrait pas qu’ils se mettent entre le clex !!

Smallville takes the True Direction

Ce qu’il y a de bien avec les parents, c’est qu’ils aiment leurs enfants inconditionnellement. La plus part du temps, pensait Clark, car on ne pouvait pas dire que Lionel débordait d’amour pour aucun de ses fils. Mais quand les parents avaient élevé et aimé un fils extraterrestre, on pouvait penser qu’il y avait de très fortes chances que cet amour soit réellement inconditionnel.

Donc bien sûr, Clark, comme tous les gens confrontés à ce problème, était nerveux, un peu angoissé. Mais ses parents l’aimaient et même si ce n’était pas ce qu’ils avaient voulu pour leur fils unique, ils accepteraient que ça aussi c’était une partie de lui.

Ensuite, il n’aurait plus qu’à aller annoncer la « nouvelle » à Lex.

***

Lex n’avait pas vu Clark au Manoir depuis deux semaines. Cela aurait pu être concevable si le temps avait été à la prolifération mutante, mais, même dans ce cas, Lex l’aurait vu au Talon. Tous les héros ont droit à un délicieux café servi par une non moins délicieuse serveuse. Rien que d’y penser, Lex frémissait d’horreur. Il devait être vraiment en manque de Clark pour penser à des répliques pareilles. Généralement, il réservait ce genre de propos écoeurants aux visites de Clark quand celui-ci avait besoin d’un peep-talk langesque.

Lex repoussa le rapport qu’il était de toutes façons en train de survoler honteusement, pour prendre son téléphone et composer ‘mem 1’.

« Ferme des Kent, Martha Kent à l’appareil. »

« Martha, ici Lex Luthor. »

« Lex, bonjour. Il y a un problème avec votre commande ? »

« Non, non. Elle est parfaite comme toujours, mais je vais sans doute devoir commander plus la semaine prochaine, j’organise un dîner. Mabel vous rappellera dans la semaine. »

« Très bien. C’est gentil d’avoir appelé pour ça, Lex. » répondit Martha comme pour couper court à la conversation alors qu’elle proposait d’habitude à ce moment là de lui passer Clark au téléphone.

« Une seconde ! »

« Oui ? » soupira-t-elle, ennuyée.

« Est-ce que Clark est là ? »

« En fait, il est parti chez un Oncle en Arizona pour quelques temps. »

« Oh vraiment ? Il ne m’en avait pas parlé. »

« Cela s’est décidé très vite... Je suis certaine qu’il regrette de ne pas l’avoir fait. »

« Bien sûr. Qui sait, il m’enverra peut-être une carte postale. »

« Lex, je suis désolée. Il faut que j’y aille. Jonathan a besoin de moi dans les champs. »

Elle raccrocha sans laisser à Lex le temps de lui dire au revoir. Si ce n’était pas une façon d’éviter ses questions, Lex n’y connaissait rien. Et une fois de plus, le mystère Clark Kent le tiraillait. Une visite au Talon pour sonder les amis du lycéen s’imposait. Il adorait faire ça... dans une autre vie, il avait du être détective privé. Ou un membre respecté de l’Inquisition. Ou peut-être mathématicien.

Une vérification simple et rapide lui permit de vérifier qu’il existait bien un oncle de Jonathan dans l’Arizona. Ce mensonge là aurait été plausible si Lex n’avait pas commandé un rapport sur la généalogie des Kent trois ans plus tôt qui était toujours tenu à jour. L’enquêteur avait écrit que l’oncle n’avait pas eu de rapport avec la famille depuis plus de vingt ans.

Lex ouvrit son tiroir à la recherche de clés de voitures. Non, pas une Ferrari aujourd’hui. Ni une Porsche, avec Clark en dehors de Smallville, il ne voyait pas l’intérêt de prendre une voiture si significative. Il opta pour le dernier cabriolet BMW, pas trop tape à l’oeil et au prix encore très abordable.

Au Talon, il n’y avait que Lana et après les politesses d’usage, Lex lui dit au revoir et quitta le café. La brunette avait pris l’histoire des Kent pour argent comptant. Ces derniers temps, de toutes façons, elle ne faisait attention qu’à Jason Teague. Tant mieux pour tout le monde.

Il ne restait plus à Lex qu’à aller trouver cette chère Miss Sullivan qui se posait toujours plus de questions qu’il n’était sain pour elle. Si elle n’était pas, par malchance, en train d’enquêter sur le terrain, elle serait au lycée dans les locaux de la Torche.

Et effectivement, elle était plongée dans son travail, ou du moins, elle en donnait l’air, captivée qu’elle était par l’écran de son mac. Lex s’adossa à la chambranle de la porte pour se donner ce petit air sexy et détaché qui marchait si bien avec la gente féminine.

« Alors Lex, qu’est-ce que vous voulez ? » demanda Chloé alors qu’il allait sortir sa phrase d’accroche, soigneusement préparée. « Pas la peine de vous donnez trop de mal avec moi, ça devient lassant à force. »

Lex arqua un sourcil, leva les yeux au ciel, et s’assit en face d’elle.

« Je suppose que vous voulez des nouvelles de Clark. Il est chez son oncle en Arizona. »

« C’est la version officielle, en effet. »

Chloé gloussa, mais son rire sonnait faux.

« Voyons Lex, il ne s’agit que des Kent, pas du gouvernement russe ! Où voulez-vous qu’il soit ? »

« Je ne sais pas, et vous ? »

« Les Kent m’ont dit qu’il était dans l’Arizona et je n’ai aucune raison de mettre en doute leurs paroles. Il est chez son oncle, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir. Et vous ne devriez pas avoir besoin de plus. »

Mais bien sûr. Chloé Sullivan pas intéressée par un mensonge évident ? A moins qu’elle n’en sache plus qu’elle ne voulait bien le dire. Mais, il était Lex Luthor, et elle n’avait aucune chance d’en savoir plus que lui. Aucune. 

« Très bien Miss Sullivan, comme vous voulez. Passez une bonne après-midi. »

Chloé se replongea dans sa lecture sans plus faire attention à lui. Lex repartit en se disant que tout était pour le mieux et qu’on n’était jamais aussi bien servi que par soi-même.

***

Clark n’aimait pas qu’il se mette en dehors de l’étroit sentier de la loi mais Lex ne pouvait pas trouver un moyen légal et honnête d’accéder aux relevés de comptes des Kent. Il semblait que les Kent avaient fait des pleins d’essences à Metropolis et au plus loin encore au nord dans la semaine où Clark était sensé être parti pour l’Arizona. Mais aucun plein n’avait été fait en dehors de l’état. Et ni billet de bus, train ou avion n’avaient apparemment été payé.

Lex était sûr que Clark était encore au Kansas, s’il pouvait établir un périmètre probable dans lequel Clark se trouvait en se servant des pleins d’essence faits, il ne pouvait pas le réduire à moins de deux cent kilomètres de diamètre.

Une chose était sûre, il n’y avait pas de famille Kent dans ces environs, mais il y avait beaucoup trop d’autres choses pour que Lex puisse toutes les vérifier.

Il dut attendre encore trois jours et un retrait de vingt mille dollars du compte épargne de Clark, que la famille réservait pour ses études à l’université, pour que Lex sache où il se trouvait. Le chèque avait été encaissé par un institut nommé True Direction. Au nom, on aurait dit une secte. En allant sur leur site web, Lex eut la chair de poule : True Direction était un centre de rééducation pour jeunes homosexuels à qui on apprenait à devenir de bons hétéros.

De deux choses l’une, soit Clark était gay, soit il ne l’était pas mais ses parents étaient convaincus du contraire. Il doutait fort que Clark soit là-bas pour faire parti du staff. Et les vingt mille dollars correspondaient justement au prix d’un séminaire.

Lex, malgré l’horrible situation dans laquelle se trouvait son meilleur ami, ne pouvait s’empêcher d’être secrètement ravi : bien sûr c’était une épreuve terrible pour Clark, mais cela voulait aussi dire que tout espoir n’était pas perdu de voir un jour Clark dans son lit.

Une simple vérification téléphonique lui permit de s’assurer que Clark était là-bas et Lex le connaissait suffisamment pour savoir que ce n’était pas de son plein gré. Une heure plus tard, Lex faisait décoller un jet, volant ainsi au secours de Clark.

La grande propriété qui accueillait les locaux de True Direction était effrayante de rose et de blanc. La bâtisse était horriblement pastel tandis que la clôture en bois était peinte dans un rose criard. Tout ça devait être sorti de l’imagination tordue d’une Lana Lang des années cinquantes. Une limousine conduit Lex jusque devant la maison, il pouvait voir la directrice de True Direction l’attendre avec le sourire sur le perron.

Le chauffeur ouvrit la portière et Lex se dirigea vers Mrs Volmes, qui affichait maintenant une moue dubitative.

« Monsieur Luthor, c’est un plaisir de vous voir. »

« Un plaisir entièrement partagé Mrs Volmes. »

Lex la suivit dans son bureau qui était un aussi brillant émétique que son tailleur rose bonbon. Elle avait du vouloir faire la décoration seule : aucun décorateur digne de ce nom n’aurait laissé faire une atrocité pareille.

« Que puis-je pour vous M. Luthor ? »

Lex posa sa mallette noire sur la table, l’ouvrit et la fit tourner vers Volmes.

« Il y a là cent mille dollars. Je pense qu’avec ça nous allons pouvoir arriver à un accord. »

« Vous comptez sponsoriser True Direction ? »

« En quelque sorte, et à une condition. Vous me remettez Clark Kent. »

« Comment ?! »

« C’est un de mes amis. Et je doute que votre établissement... soit ce dont il a besoin en ce moment. »

« Il est gay, il a besoin de notre aide pour réapprendre les vrais rôles des hommes et des femmes dans notre société. Ce n’est que comme ça qu’il pourra retrouver le chemin de l’hétérosexualité. »

« Et si je veux le faire sortir d’ici ? »

Volmes se leva.

« J’aurais du comprendre avec votre chemise violette, vos pantalons moulants et cette façon dégoûtante de jouer avec votre stylo que vous étiez un de ces homosexuels répugnants. Vous ne briserez pas les efforts et l’avenir de ce garçon en essayant de le recruter. Sortez d’ici.»

Lex referma calmement sa mallette et se leva.

« Mrs Volmes, vous ne semblez pas comprendre la situation... »Commença-t-il d’une voix calme avant d’être coupé. 

« Au contraire. J’ai l’autorisation de ses parents. Et n’essayez pas de me menacer, j’ai de nombreux amis influents. »

Elle sonna et un malabar en mini-short bleu, qui n’était pas le modèle parfait de l’hétérosexualité, entra.

« Maman ? »

« Reconduis le dehors, Rock s’il te plait. »

Hu. Lex avait comme l’impression qu’il avait devant lui la raison qui avait poussé Volmes à ouvrir True Direction. Son fils avait du être sa première victime et s’il en croyait ce qu’il avait devant les yeux, la réussite de la mère dans la réforme de son fils n’était pas bien brillante.

« Dites-moi, votre fils caresse toujours les manches de balais de cette façon, Mrs Volmes ? Parce qu’on pourrait croire qu’il essaye de dire quelque chose... Ce serait dommage que les gens commencent croire que votre thérapie ne marche absolument pas. »

« Sortez ! »

Lex quitta la pièce, escorté par Rock, et il pouvait sentir le regard du fils de Cathy Volmes braqué sur ses fesses. True Direction était vraiment efficace. Il était presque arrivé à la porte quand un groupe de futurs ex-gays arriva devant lui.

Ses yeux trouvèrent Clark immédiatement. Mon dieu, il n’avait jamais vu son ami dans un état si pitoyable... Il avait l’air presque malade.

« Lex, » souffla Clark, surpris de le voir là.

Le millionnaire chauve eut besoin de tout son self control pour ne pas prendre Clark par la main et l’emmener directement loin d’ici. Mais un kidnapping était hors de question, cela ferait trop de vagues dans la presse et au niveau de la justice. Plus que Clark ou la LexCorp ne pouvaient en supporter.

Lex détourna les yeux et quitta la propriété sans répondre. Il n’aurait jamais eu le courage de repartir d’ici seul s’il s’était arrêté pour parler avec Clark. Il espérant simplement que Clark comprendrait qu’il était obligé de faire ça...

Lex remonta en voiture, des milliers de plans se formant déjà dans son esprit. Il allait sortir Clark de là, et il allait le faire sans blesser sa réputation déjà précaire, et la santé de la LexCorp.

Peut-être qu’il était temps de retourner voir Miss Sullivan. Il avait comme l’impression qu’elle ne serait pas du même avis que la dernière fois qu’il l’avait vu quand elle apprendrait où exactement Clark se trouvait.

***

Lex ne se déplaça pas cette fois. Il envoya un mail à la rédactrice en chef de la Torche et attendit qu’elle vienne à lui. Il n’en eut pas pour plus d’une heure.

Chloé Sullivan déboula dans son bureau sans frapper.

« Est-ce que c’est vrai ? »

Lex acquiesça calmement.

« Je l’ai vu là-bas de mes propres yeux. »

La jeune fille le regarda comme si des cornes lui avaient poussé sur la tête. On était à Smallville, ce n’était pas impossible. Lex passa sa main sur son crâne. Non, rien. Toujours aussi nu.

« Pourquoi ne pas l’avoir ramené avec vous ?! »

« Parce qu’un kidnapping ne fait pas très bien sur un curriculum vitae, même s’il s’agit du mien. »

Chloé finit par se décider à prendre le siège qu’il lui indiquait et s’effondra dedans.

« Alors vous n’allez rien faire ?! »

« Je n’ai pas dit ça... Et croyez-moi, je ne vais pas laisser mon meilleur ami là-bas ! »

« Surtout quand il se pourrait que vous ayez enfin une chance avec lui, n’est-ce pas ? » répondit Chloé amère.

« Comme si vous même ne sauteriez pas sur l’occasion si elle se présentait. »

Touchée au coeur. Lex se félicita et attendit qu’elle fasse le premier pas.

« Alors qu’attendez-vous de moi ? Vous ne m’avez pas envoyé ce mail, juste pour le plaisir de me montrer que je me trompais et que j’aurais du m’inquiéter.»

« Non, en effet. Même si ça a ajouté à mon plaisir. Je veux que vous y alliez et que vous fassiez échapper Clark. »

« Vous pouvez le faire vous-même. »

« La directrice de True Direction ne me porte pas exactement dans son coeur. J’ai déjà essayé, mais mes manières devaient laisser à désirer. »

« Je vois, vous avez besoin de moi. » Chloé sourit. « Tout à coup, je me sens très bien. Comment procède-t-on ?»

« Vous vous inscrivez au programme de rééducation. Vous entrez dans la place et vous faites sortir Clark et pendant que tout le monde pense à une fugue, je fais intervenir la justice pour le faire émanciper. Ce qui n’aurait pas été possible en cas de kidnapping. » 

« Intéressant. Si vous êtes sûr qu’il acceptera l’émancipation. »

Lex fronça les sourcils. Il savait que c’était la partie délicate de l’opération. Si Clark refusait, il y avait des chances que malgré le fait que ses parents l’aient envoyé là-bas, il ne veuille pas se détacher d’eux complètement.

« Dans ce cas, je ferais traîner les procédures un maximum de temps. Il aura dix-huit ans d’ici sept mois. Mes avocats sont très compétents et je crois qu’il est temps qu’ils méritent le salaire que je leur verse. »

Chloé hocha la tête.

« Il n’y a plus qu’une chose à régler. Je pars quand ? »

Lex sourit jusqu’à dévoiler ses dents.

« Ce soir. Vous êtes déjà inscrite. Ils vous attendent pour le dîner. Et votre père est à Los Angeles pour trois jours. Ce qui veut dire que vous n’avez plus qu’à faire votre sac. »

***

La nuit suivante, Lex attendait dans sa voiture à quelques centaines de mètres de la propriété rose bonbon de True Direction. Il conduisait lui-même pour éviter que des informations filtrent inutilement dans la presse. Chloé et Clark ne devraient pas tarder. La jeune fille avait déclenché son émetteur une heure plus tôt.

Lex vit la lumière d’une lampe torche et sortit de la voiture en voyant que Chloé était seule.

« Qu’est-ce qu’il se passe ?! »

« Clark s’est effondré, il faut que vous m’aidiez à le tirer jusqu’à la voiture. »

« Effondré ?! Il n’y a pas de météorites ici ! » s’écria Lex.

« Vous êtes au courant pour les météorites, » s’étonna Chloé.

Lex roula des yeux.

« Montrez-moi le chemin. Clark change de couleur à chaque fois qu’il en voit une. Il ne les supporte pas. Un imbécile le remarquerait. »

« Et ni vous ni moi ne sommes des imbéciles. »

Pour une fois, ils étaient d’accord. Lex vit la forme allongée de Clark dans l’herbe et distança Chloé pour les derniers mètres.

« Clark ! Clark, réponds-moi ! »

« Ca ne sert à rien... » Chloé pointa sa torche sur le sol. Il était recouvert de météorites.

« Putain de merde ! Les Kent ont été jusque là ?! »

Il semblait que tous les abords de la propriété étaient truffés de météorites, empêchant ainsi Clark de s’enfuir. Lex et Chloé prirent chacun un bras de Clark et le tirèrent du mieux et le plus vite qu’ils pouvaient. Arrivés à la voiture, Clark commença à reprendre connaissance, mais il semblait encore être souffrant.

Le plafonnier de la voiture et la torche de Chloé leur permirent de voir qu’il y avait plein de particules vertes sur ses vêtements, de petits morceaux de roches. Chloé et Lex se regardèrent un moment avant de se sourire et de se jeter sur ses vêtements, les arrachant à qui mieux mieux.

Ils les laissèrent sur la route tandis que la voiture partait avec à son bord un Clark en caleçon et deux autres personnes la bave aux lèvres.

***

Lex regarda Clark doucement revenir à lui dans le rétroviseur. Jeez, comment était-il sensé conduire dans l’état où il était ?!

«Chloé ? Lex ? »

Chloé lui agrippa le bras.

« On est là Clark, c’est fini tu es sorti de cet endroit. »

« ... »

« On te ramène à Smallville. Au Manoir. Sauf... »

« Non, c’est... parfait. »

Clark était perdu dans ses pensées. Chloé ne savait pas quoi faire et Lex avait les mains serrées abusivement sur le volant. A chacune de leur tentative de conversation, Clark répondait par monosyllabes avant de retomber rapidement dans le silence.

Ce n’est qu’une fois au Manoir, installé dans le bureau de Lex que Clark raconta ce qui s’était passé. Mais pas avant que son meilleur ami ne lui ait demandé, s’il souhaitait être émancipé ou pas. Clark avait ri, d’un rire hystérique, qui s’était rapidement transformé en larmes. Lex fit la seule chose qui était plus ou moins dans ses cordes, et le prit dans ses bras.

« Tu n’es pas obligé de la demander. Je n’aurais jamais du en parler... Je suis désolé, Clark. »

« Ca va aller, Clark, » tenta Chloé, tétanisée et mal à l’aise, depuis un coin de la pièce. Ce genre de situations n’était pas dans son répertoire habituel.

Quand il eut épuisé ses larmes, Clark se détacha de Lex.

« Où sont les papiers ? »

« Clark... Rien ne t’y oblige. »

« Lex... Ils ont tout accepté, je pensais que ça aussi ça irait. Mais ils ont hurlés... Surtout Pap... Jonathan. Et ma mère me fixait du regard comme si elle ne me connaissait pas, comme si j’étais un extraterrestre... ce qui est plutôt ironique. Quand j’ai été dormir, ils ont été cherchés de la kryp... des météorites, et ils les ont utilisées contre moi ! Je suis leur fils et ils m’ont traînés dans ce centre horrible dans le coffre de la camionnette sous une bâche. »

Lex laissa passer les lapsus de Clark, préférant le serrer contre lui plutôt que de les lui faire remarquer. Il n’était pas si impatient de résoudre ce mystère là, quand Clark avait tant besoin de voir que ses amis le soutenaient.

« Clark... » Lex n’aurait jamais pu imaginer que les Kent puissent être aussi bigots. D’accord, il pensait que c’était tout à fait du style de Jonathan qui avait été élevé à Smallville et qui, dans son temps, avait du accrocher un gamin différent des autres, à une croix, dans un champs de mais, avec ses amis de l’équipe de football. Mais Martha... Lex n’arrivait pas à croire qu’elle ait pu tremper dans une telle cabale. Et pourtant...

« Tu n’es pas obligé de décider de ça maintenant. Tu peux aller te reposer et on en rediscutera plus calmement demain matin. »

Clark sourit faiblement.

« Je ne crois pas que cela change quoique ce soit... Mais merci... » Il serra la main de Lex et se tourna vers Chloé. « Merci... Je serais devenu dingue là-dedans. »

Chloé sentit les larmes lui monter aux yeux et se jeta dans ses bras, poussant Lex au passage.

«J’aurais du m’inquiéter plus tôt... Je suis désolée, Clark. »

« Ca va maintenant... »

Clark se leva et regarda ses deux meilleurs amis assis sur le canapé face à lui en rougissant.

« Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi je suis en caleçon ? »

Chloé et Lex se regardèrent avant de rougir plus ou moins visiblement.

« Tu vois... »

« En fait... »

***

Clark avait été se coucher deux heures auparavant. Lex l’avait installé dans la chambre contiguë à la sienne. Chloé était dans la suivante. Lex n’avait pas envie de dormir. Il avait discuté avec ses avocats rapidement au sujet des risques qu’il prenait à abriter un jeune fugueur de dix-sept ans chez lui. Rien que Lex n’était pas prêt à affronter dix fois pour Clark.

Il aurait bien fait de se coucher lui-même... Le lendemain... non, en fait, vu l’heure qu’il était plus tard dans la journée, il aurait beaucoup à faire et il aurait besoin de toutes ses facultés. Il éteint son ordinateur portable et le prit avec lui pour aller à sa chambre.

Il s’apprêtait à ôter son pull quand il entendit du bruit dans la chambre de Clark. Il s’arrêta, prêtant attention aux bruits qui venaient de la chambre voisine et décida d’aller voir sur place comment allait Clark.

Il poussa doucement la porte communiquant avec la chambre de Clark et le repéra immédiatement : il dormait d’un sommeil agité. A croire les ‘non’ et les ‘pitié’ que Lex pouvait entendre, il s’agissait d’un cauchemar. Il s’approcha de lui et put voir qu’il avait le visage baigné de larmes. Clark...

Lex s’assit sur le bord du lit et lui prit la main en même temps qu’il lui parlait pour le réveiller.

« Clark. Réveille-toi. Tu fais un mauvais rêve.»

De grands yeux verts trouvèrent les siens, un peu perdus.

« Lex ? »

« Tu as fait un cauchemar, Clark. »

Le visage du jeune homme s’assombrit.

« Je sais. C’est toujours le même depuis que je suis à True Direction. »

Lex essuya les larmes du visage de Clark de la main.

« Tu veux m’en parler ? »

Clark hésita avant de se redresser et de regarder Lex dans les yeux.

« Je ne suis pas normal, Lex. Quand ils me jettent dans le coffre, dans mon rêve, on ne va pas à True Direction... Ils me livrent à un laboratoire. »

« Clark... » Lex le sentait trembler de tous ses membres. Il le prit dans ses bras. Clark réagissait toujours bien aux contacts physiques. « Clark, c’est fini, ce n’était qu’un cauchemar. Je suis là.»

« Pourquoi ils n’ont pas pu accepter que je sois gay ? Je pensais qu’ils comprendraient... »

« Je ne sais pas Clark... Avec le temps... »

« Je ne suis pas humain, Lex... Ils ont accepté en cinq minutes de prendre un alien sous leur toit mais ils ne supportent pas de me savoir gay... »

Enfin la vérité. Mon Dieu... Depuis le temps qu’il attendait ça... Et ironiquement, ça n’avait plus aucune importance. Clark le sentit s’immobiliser et recula pour le regarder dans les yeux. Il y avait tellement de souffrance et de peur dans son regard.

« Je ne suis pas humain, Lex. Je suis un extraterrestre. »

Lex réalisa que Clark avait peur qu’il le rejette à son tour à cause de ça.

« Je sais Clark. Je m’en doute depuis quelques temps. » Lex prit son visage dans ses mains. « Et ça ne changera jamais qui tu es pour moi. Je...Je t’aime Clark.»

Clark le regarda hésitant entre joie et incrédulité. Le plus important c’était qu’un sourire, le premier vrai sourire depuis qu’il l’avait sorti du centre, éclairait son visage.

« Je t’aime aussi, Lex. Je voulais te le dire et... »

Lex coupa court à la discussion en l’embrassant. Après tout ce temps à attendre après Clark, sa patience était réduite en miettes.

***

Chloé regarda Clark accroché à Lex comme si sa vie en dépendant. Elle était venue voir ce qu’il se passait quand elle avait entendu Clark parlé dans son sommeil. Mais quand elle était arrivée, elle avait vu que Lex l’avait prise de vitesse. Son coeur s’était serré en entendant Clark lui avouer son secret. Il n’en avait jamais fait autant avec elle, pourtant il savait qu’elle savait, mais le sujet n’avait jamais été abordé.

Que Lex embrasse Clark n’avait pas été une surprise, et que Clark réponde avec autant d’enthousiasme malgré les circonstances n’en était pas une non plus... Ce qui ne l’empêchait pas d’être amère. Une fois de plus, Chloé Sullivan restait sur la touche.

Elle était retournée dans sa chambre quand Lex avait perdu son pull. Elle était curieuse, mais le voyeurisme n’était pas encore dans ses défauts...

Enfin presque pas.

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