16 - Lucas comes back

Clark travaillait pour le Daily Planet depuis six mois maintenant. Il n'avait accepté ce poste que pour faire plaisir à ses parents. Il savait que cela ne pourrait être qu'une solution à court terme, mais cela repoussait le problème. Le lundi et mardi, donc, il servait d'assistant à la journaliste Lois Lane, qui savait être si désagréable que parfois même avec toute sa bonne volonté, il se contenait à peine assez pour ne pas l'étrangler. Et du mercredi au vendredi, il travaillait à la LexCorp. Du moins en théorie. Parce qu'en pratique, on pouvait trouver Clark Kent dans l'une ou l'autre des Tours le week-end également.

Clark était, ce matin là, dans des recherches absolument ennuyeuses sur les ex-petites amies d'un industriel peut-être véreux (quoi que si on écoutait Lois, un industriel était forcément véreux). Lois espérait que l'une d'elles se souviendraient de quelque chose ou de quelqu'un. C'était une tâche ingrate qui consistait en des démarches téléphoniques fastidieuses qui aboutissaient invariablement à des refus, pas toujours polis.

Super pouvoirs obligent, il entendit son nom prononcer à l'entrée de la salle de rédaction. Il regarda dans la direction d'où provenaient les voix. Un homme venait d'entrer, il semblait qu'il le cherchait. Clark ne voyait pas son visage, mais sa voix lui rappelait quelque chose... Il n'arrivait pas à remettre le doigt dessus. Ce ne fut que lorsque qu'il fut face à cette personne qu'il la reconnut.

"Salut Clark." fit Lucas Luthor, aussi nonchalant qu'à son habitude.
"Lucas... Ca fait longtemps."
"Quatre ans. La dernière fois c'était à un réveillon de mon frère non ?"
"Tu étais soul."
"Ah oui, cela expliquerait que je ne m'en souvienne pas exactement."
"Qu'est-ce que tu fais ici ? Je ne pense pas que tu sois juste venu dire bonjour, ce n'est pas le genre de la famille."
"Je ne me rappelle pas que tu étais si suspicieux avant."
"Il faut bien grandir un jour ou l'autre."
"Mon frère n'est pas en ville."
"Je sais."
"Il rentre quand ?"
"Qu'est-ce qui te fais croire que je le sais ?" répondit Clark. Il n'avait pas un excellent souvenir de Lucas Luthor. L'éclair de colère qui passa dans ses yeux ne fut pas pour convaincre Clark qu'il avait changé.
"S'il y a une personne qui le sait, c'est toi. Ne me dis pas le contraire, je ne te croirais pas."
"Et pour quelle raison je te ferais confiance ? Etant donné les derniers..."
"Clark, s'il te plait, j'ai vraiment besoin de le voir."
Clark leva un sourcil, intrigué. Depuis quand les Luthor suppliaient-ils si vite ?
"Jusqu'à quel point tu es dans les problèmes Lucas ?"
"Tu ne peux pas imaginer. J'ai besoin de mon frère le plus vite possible."
"Il est au Japon. Il sera de retour dans quatre jours. Et il est injoignable par téléphone. Je ne sais même pas s'il a le temps de consulter ses mails privés."
"Qu'est-ce qu'il y fait ?"
Clark répondit fermement. "Je ne suis pas si stupide Lucas."
"C'était juste pour la conversation..."
"Il n'y a jamais rien de laisser au hasard dans vos conversations."
"Tu t'y es pourtant bien fait à ce qu'on m'a dit."
Clark commençait à perdre patience.
"Lucas. Je te l'ai dit, ton frère ne sera pas en ville avant plusieurs jours."
Lucas sembla calculer ses possibilités pendant un instant.
"J'ai besoin de ton aide." finit-il par dire.
"Tu as quoi ?"
"J'ai besoin d'aide. Et il n'y a personne d'autre en qui je puisse avoir confiance."
Clark se retint de lui dire que ce n'était peut-être pas sans raison. Lucas n'arrêtait pas de monter des arnaques aux quatre coins du pays. Et Lex devait nettoyer ses bêtises quand il se faisait arrêter.
"Qu'est-ce que tu as fait encore ?"
"Rien ! Je te le jure."
Ca ce n'était pas possible.
"Ecoute ma pause déjeuner est dans une demi-heure, tu peux attendre jusque là ? On peut se retrouver dans un restaurant près..."
"Pas question ! J'ai déjà du assez de mal à venir jusqu'ici. Ils sont après moi !"
"Qui ça ?"
"C'est long à expliquer."
Clark réfléchit un instant. Il pouvait très bien laisser Lucas se débrouiller seul. Il avait l'intuition que ni Lex, ni Lionel ne lui en voudraient. Mais Lucas avait vraiment l'air d'avoir besoin d'aide. Avoir l'air était la chose que Clark devait garder à l'esprit.
"Je n'en doute pas. Attends moi dans le parking du journal. Je descends dès que j'ai fini ça."

Lucas accepta et Clark retourna à ses coups de téléphone insipides. Lois vint le trouver quelques minutes seulement après que Lucas était parti.
"Quelqu'un d'intéressant ?" demanda-t-elle.
"Non, seulement une ancienne connaissance. Je l'ai connu quand j'étais au lycée."
Lois parut tout de suite moins intéressée et repartit sans tarder.


Clark réussit à emmener Lucas chez lui sans que personne ne les suive. Du moins, il le pensait et ces dons lui permettraient d'être très sûrs de lui. Lucas avait d'abord fait une réflexion sur le quartier (sordide) à laquelle Clark n'avait pas répondu, puis sur l'appartement en lui même (très petit) laquelle avait fait plissé le front de Clark et enfin sur l'agencement des meubles dans l'appartement (sans aucune once de bon sens) qui força Clark à lui jeter un regard noir et à lui rappeler que s'il n'était pas content, il pouvait toujours sortir de chez lui et tenter sa chance seul.
Après cette menace, Lucas se calma. A croire qu'il n'y avait que ça qui marchait avec lui.
"Alors Lucas, tu te décides à me dire ce qui se passe ? Je n'ai pas que ça à faire. C'est ma pause déjeuner et je n'ai pas beaucoup de temps."
"Très bien, très bien. Je pourrais avoir un verre ?"
"Eau, jus de fruits ?" demanda Clark dont la patience s'amenuisait à vue d'oeil.
Lucas fit la grimace avant de demander s'il n'avait pas quelque chose de plus fort. Clark alla dans le bar et sortit la bouteille de bourbon que Lex laissait toujours là. Il en versa un verre sans rien dire et le tendit à Lucas.

"Je ne savais pas que tu avais développé un goût pour les alcools forts, Kent."
"C'est la bouteille de ton frère. Je me ferais un plaisir de lui dire qui exactement en a bu."
"C'est toi qui m'a servi, Kent."
"Ah oui ? Je ne m'en souviens pas. Ton histoire maintenant."
"Très bien, puisqu'il le faut." fit le jeune homme avant de commencer.

Lucas était arrivé à Metropolis hier en fin d'après-midi. Comme il avait un peu de temps devant lui, il avait décidé de refaire connaissance avec les tripots du coin. Il avait joué quelques parties, mais à court de liquidité, il avait du s'arrêter assez tôt et alors qu'il retournait à sa voiture, il avait entendu des bruits venant d'une ruelle. N'écoutant que son courage (là, Clark avait plus l'impression qu'il s'était agi d'une curiosité maladive plutôt qu'autre chose), il avait été voir. Une limousine était garée et deux hommes étaient sortis. Un troisième était à terre. L'un des deux hommes avait sorti un revolver et avait fait feu sur l'homme à terre par trois fois. Là, Lucas avait trébuché sur un objet métallique (probablement en tentant de fuir) et s'était fait repéré.

"Il devait faire noir, comment ont-ils reconnus ? Suffisamment en tout cas pour faire circuler un portrait dans la ville ?"
"Et bien, j'avais joué une partie de poker avec l'un des deux hommes un peu plus tôt dans la soirée."
"Je vois." fit Clark. "C'est tout ?"
"Oui."
"Tu n'oublies rien ?"
"Non. Ecoute, j'ai juste besoin de rester chez toi pendant quelques jours le temps que Lex rentre et s'occupe de ça, d'accord ?"
"Tu ne peux rien faire ?"
"Je suis un peu à court d'argent."
"Je suppose que c'est pour ça que tu es en ville." Clark fit une pose avant de demander."Cela ne m'explique pas pourquoi tu es recherché par la police."

Lucas grimaça à nouveau.
"Ah. Tu es déjà au courant."
"En effet."
"Le problème, vois-tu, c'est que l'un des deux hommes est le premier adjoint du maire."
"Et tu ne pensais pas devoir m'en parler ?" fit Clark, au bord de la crise de nerfs. Le premier adjoint du maire. Rien que ça."Ou alors tu souhaitais garder cette information sous le coude, pour une petite affaire de chantage ultérieurement."
"Absolument pas. Clark, voyons, que vas-tu imaginer ?"

Clark leva les yeux au ciel. Les Luthor étaient décidément bien tous les mêmes.

"Une dernière question. Pourquoi ne pas demander l'aide de ton père ?"
Lucas eut soudain l'air très mal à l'aise.
"En fait, tu vois, quand j'ai accepté la protection de Lex plutôt que la sienne, Lionel m'a fait comprendre qu'il ne faudrait pas compter sur lui pour m'aider. Et que j'avais intérêt à ne pas trop tester sa patience."
"Connaissant Lionel, il a du être très explicite sur ce point. Et donc c'est pour ça que tu m'embarques là-dedans ? Il va falloir que je remercie ton père. Il me fait un joli cadeau."


Clark n'avait pas pris la peine de faire visiter son appartement en entier à Lucas. Il n'en voyait pas l'intérêt et préférait éviter que le frère de Lex ne s'aventure trop chez lui.
"Il faut que je reparte travailler."
"Bien. Je vais rester sagement ici." répondit Lucas avec un sourire qui se voulait angélique.
"Ca je te crois." répondit Clark, lui aussi avec un sourire."Tu n'as pas accès aux chambres. En fait tu n'as accès qu'au salon, à la cuisine et aux toilettes. C'est tout. Ca devrait suffire pendant que je suis absent. Je te déconseille fortement d'essayer de t'aventurer dans d'autres endroits."
"Bien sûr que non. Je peux respecter la vie privée des gens, tu sais."
"Je sais. Je te fais confiance avec mon appartement, alors ne trahis pas ma confiance. Ce serait toi le plus pénalisé dans l'affaire."
"Aucun problème."
"Je serais de retour vers dix-huit heures, ne bouge pas d'ici."

Lucas acquiesça une nouvelle fois et Clark quitta son appartement un sourire amusé aux lèvres. Lucas ne tiendrait jamais sa promesse. Clark aurait misé dessus tous les jours de la semaine.


Lucas eut vite fait de passer en revue le salon et la cuisine de l'appartement de Clark. Quelques photos accrochées aux murs, quelques plantes vertes dans les coins, rien de particuliers, si ce n'était que son frère, ennemi implacable des photographes habituellement, était sur la plus part d'entre elles. Lassé, Lucas décida d'aller explorer l'étage.

L'appartement, à ce qu'il avait pu voir, était un duplex : en bas la salle à manger, le salon et la cuisine, en haut les chambres. Juste ce que ce cher Clark ne voulait pas qu'il voit. Ce qui bien sûr motivait Lucas plus que n'importe quoi. Ce qui était interdit aux simples mortels était permis aux Luthor. Comme toute sa famille, c'était un précepte cher à son coeur.

Il y avait deux portes de chaque côté d'un couloir minuscule à son goût. Lucas ouvrit la première. La salle de bain, sans intérêt. Il pouvait passer à la suivante et espérer tomber sur une chambre ou un bureau. Clark devait bien avoir une ou deux choses qu'il n'aurait pas aimé voir divulguées. Et si Lucas les découvrait, cela ne ferait que renforcer sa coopération. Décidément il avait beau être gentil (et encore) il était stupide de laisser Lucas seul chez lui. Vraiment. Enfin, ce n'était pas dans une ferme qu'on pouvait apprendre les réalités de la vie.

Lucas posa sa main sur la poignée de la porte et s'évanouit.


Clark fit un détour par la pharmacie avant de rentrer chez lui. Il était sûr que Lucas aurait essayé de s'aventurer à l'étage. Bien sûr. Après tout Clark avait tout fait pour, il fallait bien qu'il se dédommage pour le dérangement que causait Lucas, même si ce n'était qu'en riant un peu à ses dépends.

Quand il était revenu à Metropolis, pour signer ses deux contrats d'embauches, Clark était parti à la recherche d'un appartement. L'argent qu'il avait épargné de son travail à la LexCorp et des brevets issus de la technologie de son vaisseau avait servi à le payer. Il n'aurait pas eu besoin de choisir un quartier aussi sordide et mal fréquenté si cela n'avait pas été pour ses parents. Il ne tenait pas à leur expliquer d'où venait l'argent. Il avait donc acheté un appartement délabré qu'il avait remis à neuf avec un peu de super vitesse et de cervelle. Et aussi un coup de mains (au sens propre) de Lex. Clark riait encore en se rappelant de Lex couvert de poussière, un balai à la main. Il aurait peut-être du prendre des photos pour immortaliser la scène...

Quoi qu'il en soit, une fois l'appartement rénové, Lex était reparti dans un couplet sur la sécurité de Clark qui n'avait pu que céder devant son insistance. Leurs dernières découvertes avaient été mises à contribution pour protéger Clark et son secret d'éventuels intrus. La porte d'entrée ne répondait qu'à Clark et à Lex. Les chambres ne répondaient qu'à leurs propriétaires.

Clark ouvrit la porte, Lucas était sagement installé sur le canapé, une main cachée.
"J'espère que tu ne t'ai pas trop ennuyé."
"Non, absolument pas. Tu avais quelques magasines..."
"Oh parfait." Il lança le paquet à Lucas. "Pour ta main."
Lucas eut le bon goût de ne pas paraître surpris plus d'une demie seconde.
"Merci, il ne fallait pas."
"Il faut bien que je peaufine mon rôle de boy-scout voyons."

Clark s'assit dans un fauteuil et fixa Lucas sans rien dire pendant un moment.
"Qu'est-ce qu'il y a encore ?" finit par demander Lucas qui manquait de la patience de son frère.
"Rien. Ou plutôt si." répondit Clark."Que dirais-tu de ne pas attendre que Lex rentre ?"
"Qu'est-ce que tu veux dire exactement ?" demanda Lucas, méfiant.
"Je veux dire que nous sommes tous les deux des jeunes gens intelligents. Et j'ai suffisamment de bon sens pour deux."
"Où veux-tu en venir ?"

"Le problème vois-tu, c'est que je ne gagne rien à te laisser chez moi à ne rien faire."
Lucas se dit que Clark avait peut-être fait des progrès depuis le garçon qu'il avait rencontré la première fois à Smallville.
"..."
"Bien sûr, ce que tu as vu pourrait me servir."
Lucas sourit de toutes ses dents.
"Ce n'est pas ce que j'attendais de quelqu'un comme toi, Clark, mais tes paroles sonnent bien à mes oreilles. Il y a largement de quoi le faire chanter. Il a suffisamment pour nous deux."

Clark sourit.
"Ce n'est pas à ça que je pensais, Lucas." répondit-il. Ce type avait vraiment des problèmes pour penser tout de suite à des affaires illégales. "Je pensais que nous pourrions en apprendre un peu plus sur lui et que je pourrais écrire un joli article. Un article qui remettrait Lane à sa place."

Lucas réfléchit un peu avant déclarer :
" Agir par esprit de revanche... Ca me va."
Clark leva les yeux aux ciels. Il était irrécupérable.
"Si tu as besoin de te dire ça, parfait. Mais j'aurais cru qu'exposer la vérité aux yeux du monde et te tirer d'affaire seraient de meilleures motivations."
"Tu parles. Je te les laisse Boy-scout." fit Lucas. " Bon quand est-ce qu'on mange ici ? Et quoi aussi ?"
"Tu as fait la cuisine pendant mon absence ?"
"Pour qui est ce que tu me prends ? La bonne ?"
"Tsss. Laisse tomber. Puisque tu n'as rien fait, on mange dans une heure."


La première partie du plan de Clark était de rassembler des informations sur le premier adjoint du maire. Il avait déjà commencé la veille au Planet mais il n'avait pas pu obtenir toutes les informations dont il avait besoin.

Il n'avait pas le talent de Lex quand il s'agissait de piratage informatique mais pour tout dire, ce n'était pas nécessaire pour percer les défenses de la mairie de Metropolis. Il obtint toutes sortes d'informations, qui si elles n'étaient pas directement incriminantes, lui donnait quelques endroits où creuser.

A commencer par le projet de tramway. Le premier adjoint s'était particulièrement investit dedans. Clark en avait déjà entendu parler, comme tout le monde. C'était un des projets phare de la mairie. Tant au niveau du nombre de personnes et de services impliqués que dans les sommes d'argent engagées.

Un rapide recoupement d'informations permit à Clark d'apprendre que c'était bien la bonne piste. Aucun cadavre n'avait été retrouvé à l'endroit où Lucas avait vu le meurtre, mais étrange coïncidence, un membre du bureau du premier adjoint s'était fait agressé et était mort d'une blessure par balles. Le même soir. Le mort était en charge du projet de tramway et plus particulièrement de son financement.
Bon, ils avaient la victime, le meurtrier, le lieu. Peut-être que le mobile et des preuves seraient une bonne idée pour la suite. L'argent avait certainement un rôle dans l'histoire. Des pots de vins sans doute. Clark espérait que Lionel n'avait pas de part dedans parce qu'il serait obligé de l'exposer en première page... Cela donnerait un coup à leur déjeuner du dimanche. Quoique. Lionel pourrait toujours se contenter de trouver ça drôle. Il était un peu spécial parfois.

Mais non, à première vue, LuthorCorp n'avait pas d'intérêt dans ce projet. Une branche de LexCorp avait quelques intérêts dans la conception des commandes du Tramway, mais rien de majeur. Un autre problème évité.

Maintenant avant de s'attaquer au premier adjoint, ils leur fallaient des preuves. Et Clark avait comme dans l'idée que le meilleur endroit où commencer à chercher était chez madame Caine, la pauvre femme dont le mari avait été supprimé. Après de longues et ardues explications sur cette affaire, et de bien plus nombreuses promesses de respecter la mémoire de son mari, la toute nouvelle veuve accepta que Clark (qui avait joué à fond la carte du gentil garçon de province) jette un coup d'oeil aux papiers de son mari. Les capacités de Clark serviraient. Un regard aux rayons X permettait de découvrir bien des choses cachées.

Hum... En fait, il s'avéra que le pauvre homme avait surtout vu trop de mauvais films policiers et avait décidé de cacher le disque compromettant dans le fond caché d'un tiroir. Tellement mal caché, qu'en fait ce faux fond était visible à l'oeil nu. Clark le récupéra, remercia la veuve, et lui promit de faire éclater la vérité pour que l'amour et la justice triomphe et blablabla.

La suite du plan était simple, très simple. Un peu trop simple au goût de Lucas.
"C'est quand même ma vie que tu joues là !"
"Mais non, ne t'inquiètes donc pas comme ça." essaya de le rassurer Clark. "Le plan est on ne plus sûr."
"Tu trouves ? Ca se voit que ce n'est pas toi qui vas te retrouver entouré de tueurs sans scrupules prêts à faire de moi le prochain candidat auprès de Saint Pierre.
Clark roula des yeux.
"Et toi tu n'exagères rien, peut-être ? Et crois moi, aucune chance que tu ne t'approches de Saint Pierre."

Clark retourna à ses jouets et cela clôt la discussion. Il avait encore quelques réglages à faire sur ses petits espions avant qu'ils ne soient prêts pour le piège.

Le plan consistait à ce que Lucas appelle le premier adjoint pour prendre rendez-vous avez lui dans un lieu choisi par Clark. Lucas s'arrangerait alors pour le faire parler. Comme ce n'était probablement pas des gens stupides, Lucas serait fouillé. Il ne pouvait donc pas porter de micros ou de caméras de peur qu'il ne soit découvert. C'était là qu'entraient en scène Clark et ses joujous. Des prototypes destinés au FBI et à la CIA que la LexCorp développaient. C'était l'occasion rêvée de les tester en conditions réelles.

Lucas passe le coup de téléphone depuis une cabine téléphonique à quelques blocs de l'appartement de Clark puis prit directement un taxi pour se rendre au lieu de rendez-vous. Clark y était déjà, d'excellente humeur : il allait pouvoir écrire un joli article qui renverrait Lane sur les roses, il testait ses jouets et en prime, il risquait la vie de Lucas Luthor. Il y avait des jours comme ça où tout vous souriait.

Lucas arriva au parc municipal juste dans les temps. Le premier adjoint avait du quitter son bureau précipitamment car il n'arriva que cinq minutes plus tard escorté par deux gardes du corps. Clark le vit s'avancer vers Lucas alors qu'il faisait semblant de lire, assis dans l'herbe à une cinquantaine de mètres. Il lança ses bébés à l'assaut dans le parc quasiment désert. Trop tôt pour les enfants, trop tard pour le déjeuner.


Lucas essayait d'avoir l'air le plus détendu et le plus sûr de lui possible. Ce n'était pas trop difficile étant donné ses antécédents familiaux. Il vit arriver le premier adjoint et lui sourit.
"Bonjour. Enchanté de vous revoir."
"Je ne vous retourne pas le compliment." répondit le politique sèchement.
"J'imagine. Je serais mal à l'aise aussi à votre place..."
"Fouillez-le." ordonna le conseiller à ses hommes sans prêter attention à ce que Lucas pouvait dire.
"Franchement ce n'est pas nécessaire..." Les deux hommes ne l'écoutèrent pas plus. "Mais si vous y tenez à ce point..."
"Il n'a rien, m'sieur." fit un des deux gros bras.
"On peut discuter alors ?"
"Qu'est-ce qui me retient de vous tuer maintenant ?"
Lucas émit un petit rire comme si cette dernière phrase était complètement stupide et arbora son sourire le plus méprisant, copyrighté Luthor.
"Ne soyez pas stupide, voyons. Premièrement nous sommes dans un lieu public. Deuxième, vous devriez vous doutez que j'ai assuré mes arrières... Vous avez lancé vos hommes à mes trousses et pourtant ils ont été incapables de me retrouver. Cela devrait vous pousser à ne pas me sous-estimer, n'est-ce pas ? Si vous me tuez maintenant, il y a aura une jolie lettre expliquant exactement ce que j'ai vu dans les rédactions de tous les journaux de l'état. Et chez vos adversaires politiques."

"Sans aucune preuve de ce que vous avancez... Et vous êtes recherché par la police."
"Vous croyez ? Depuis le meurtre je me suis documenté sur vous. J'ai récupéré quelques papiers chez la veuve de votre ancien collaborateur. Je vous ai envoyé une copie de ce fichier... il devrait être à votre bureau maintenant."
"Je vois..." Le conseiller était au bord de la crise de nerfs. "Que voulez-vous exactement ?"

"Qu'est-ce qui fait tourner le monde ? L'argent bien sûr. Mais vous me comprenez n'est-ce pas ? C'est l'appas du gain qui vous a mis dans cette situation, n'est-ce pas ?"
"... un vulgaire maître chanteur..."
"Soyez plus discret la prochaine fois, ce n'était pas très sérieux de faire ça dans ce quartier fréquenté."
v"Combien voulez-vous ?"
"Un demi million de dollars."
"C'est énorme ! Ne croyez pas pouvoir me soutirer..."
"C'est peu comparé à ce que vous avez touché en pots de vin pour ce projet. Et pour les précédents aussi... Et une vie n'a pas de prix n'est-ce pas ?"
"Très bien vous les aurez demain."

Lucas lui répondit par son plus beau sourire de requin.
"Oh et une question avant que je m'en aille."
"Quoi ?" demanda le conseiller, énervé à l'extrême.
"Feu votre collaborateur a été très précis dans vos petites combines et magouilles mais il reste muet sur son rôle."
"Il voulait une plus grosse part du gâteau. J'ai réglé le problème. J'espère que vous comprendrez pourquoi il serait peu judicieux de votre part de revenir me demander de l'argent par la suite."
"Bien entendu. Je ne compte pas m'éterniser ici de toutes façons... Mais je doute que vous alliez jusqu'à me tuer."
"C'est mal me connaître alors. Je n'ai pas pour habitude de laisser traîner des problèmes trop longtemps."
"Les conséquences de ma mort serait fâcheuse pour vous..."
"C'est ce que cet imbécile de Caine avait dit aussi. Et regardez où cela l'a mené. Tué au fond d'une ruelle. Comme un chien. Je me débarrasserais de vous comme je l'ai fait de lui sans aucun remords. Alors ne tentez pas trop votre chance, elle finirait pas tourner."

Le conseiller municipal disparut et Lucas attendit quelques minutes avant de reprendre un taxi. Clark, quand à lui, rappela ses espions rampants. Trois centimètres et demi de technologies de pointe. Ils étaient rapides, fonctionnaient par trois, à distance, complètement autonomes après attribution de leur cible. Ils se présentaient sous la forme de trois sortes de limaces argentées : les yeux, les oreilles et le cerveau. Chacune des trois parties gardant le contact avec les autres grâce à l'émission d'un signal basse fréquence. Des petits bijoux qui avaient enregistré et filmé toute la conversation sans que le conseiller ne se doute de rien.
Clark était très fier d'eux.


L'article serait publié en première page dans l'édition du matin. Perry White donna une grande tape dans le dos de Clark, agrémentée d'un "Bien joué" amical. Lois Lane était verte de jalousie pour le plus grand plaisir de Clark. Ca avait été une bonne journée. Il faisait la couverture et il énervait cette garce de Lane. Mieux encore, même, Lucas n'avait plus de raison de se cacher chez lui. Il allait pouvoir prendre la porte.

En parlant de Lucas d'ailleurs, il était occupé à draguer une petite interne. Clark se chargea aussitôt de mettre le holà.
"Lucas, qu'est-ce que tu fais encore là ?" Un regard noir à la jeune fille la fit se remettre au travail sans attendre.
"T'es pas drôle CK."
"Jamais avec toi Lucas." Lucas l'appelant ainsi l'horripilait. Il avait un prénom, non ?
Lucas prit un air faussement blessé.
"Pfff... Merci quand même pour le coup de mains... Je dois te dire que c'était une façon intéressante de régler le problème."
"Chacun son style."
"... Je m'étais toujours demandé ce que mon frère te trouvait..."
Clark eut un haut le coeur. Lucas avait sérieusement un problème.
"Surtout pas, épargne moi ça."

Lucas sourit méchamment.
"Très bien, très bien. Dis moi tu n'es pas contre m'héberger quelques jours de plus, n'est-ce pas ?"
"Si." La réponse avait été immédiate.
"Le temps que mon frère rentre."
"Non." Il n'était même question d'y penser.
"Je ne suis pas en fond en ce moment."
"Jamais." Clark n'était pas le centre d'aide sociale.
"S'il te plait, s'il te plait. Tu ne veux pas que je me retrouve à dormir dehors quand même ?"
"Ca pourrait te faire du bien de prendre conscience de quelques réalités."
"Ca pourrait m'être fatal. On me tuerait avant la fin de la nuit."
"Combien d'ennemis as-tu ?"
"Beaucoup trop. Alors s'il te plait." Non mais sérieusement, Lucas avait-il manqué le cours qui apprenait au Luthor à ne jamais supplier.
"Non."
"S'il te plait. S'il te plait..."

Au bout d'une vingtaine de 's'il te plait' la situation commença à être légèrement énervante. Au bout de quarante légèrement embarrassante. Tout le Daily Planet les regardait. De guerre lasse, Clark accepta. C'était ça ou voir sa tête exploser d'une migraine extra-terrestre.
"Merci Clark, je te revaudrais ça."
Instant de panique chez Clark : il ne voulait surtout pas que Lucas se lance dans une autre de ses combines louches.
"Surtout pas, surtout pas."

Lucas lui tendit la main et Clark par lassitude la prit sans se poser de question. Lucas en profita pour l'attirer à lui et sans qu'il comprenne ce qui se passait il avait la bouche de Lucas sur la sienne.
Eurk.

Clark le repoussa l'envoyant rebondir contre un bureau. Alors ça c'était absolument dégoûtant... Lucas Luthor. Beurk.
"Non mais ça va pas la tête ?!"
"Mouahahahahaha ! J'ai fait plus fort que mon frère !!"
Clark le fusilla du regard. Toute sa volonté passa dans la non utilisation des lasers qui lui servaient des yeux.
"Lucas tu es un homme mort."
"Je lui dirais de regarder les cassettes de surveillance, ce serait dommage qu'il ne voit pas ça."
"Lucas..."
"A ce soir, Clark. On se retrouve à la maison."

Devant tout le Planet.
"Alors Kent, c'est ça ton type ?" demanda Lane.
"Absolument pas. Je hais Lucas." répondit Clark.
"C'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on dit."

Suite

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