Chapitre 3
Le lendemain matin, Clark se porta volontaire pour aller chercher Katy à
l’hôpital, espérant ainsi pouvoir rendre visite à
Lex. Sa mère lui proposa de l’accompagner et il accepta avec joie,
soulagé que son père soit occupé à la ferme. Lorsqu’ils
arrivèrent à l’hôpital, la chambre de Katy était
vide.
- Elle doit être avec Lex, supposa Clark.
Ils se rendirent alors dans la chambre du jeune milliardaire et le trouvèrent
habillé, assis sur son lit, en train de discuter avec Katy qui se tenait
debout à côté de la porte, son sac à la main.
- Lex ? Je croyais que tu ne devais sortir que demain ? S’étonna
Clark.
- J’ai signé une décharge. Je rentre chez moi.
Martha échangea un regard avec son fils qui proposa :
- On peut te raccompagner, si tu veux.
- Si ça ne vous dérange pas…
- Pas du tout ! On en serait ravis !
- Alors, allons-y !
Ils quittèrent l’hôpital et montèrent dans la voiture
des Kent. Pendant le trajet, Katy demanda :
- Dites, les garçons, vous voulez bien me dire comment vous êtes
devenus amis ?
Clark eut un sourire embarrassé et laissa Lex répondre. Il raconta
l’accident et comment son ami lui avait sauvé la vie.
- Mais, tu es un héros, cousin !
Clark rougit violemment sous le regard amusé de Lex.
- Il est trop modeste, il ne veut pas le reconnaître !
Ils arrivèrent devant la demeure des Luthor et Lex descendit de voiture.
Avant de refermer la portière, il dit à Katy :
- Je serais ravi de t’avoir à dîner, un de ces soirs.
- D’accord. Appelle-moi ! Tu sais où me trouver !
Lex entra dans le château que son père avait fait venir d’Ecosse
et fait remonter à Smallville. Il se sentait soudain très seul,
mais ne savait pas pourquoi. Alors qu’il allait monter dans sa chambre,
une voix trop familière retentit à ses oreilles.
- Lex, c’est toi ?
- Père ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es sorti quand de l’hôpital
?
- Ce matin. Où étais-tu ?
- Quelque part. Tu repars quand ?
- Je vois que tu n’as pas envie que je m’éternise ici.
- Pas vraiment, non.
- Pourtant, tu vas devoir me supporter quelques temps. La maison de repos qui
doit m’accueillir n’a pas de place pour le moment. Je ne pourrais
m’y rendre que dans deux semaines.
Deux semaines ! Je sens que ça va être les quinze jours les
plus longs de mon existence…
- J’ai pris la liberté de faire venir quelques affaires de Metropolis.
- Fais ce que tu veux. Tu es ici chez toi, après tout !
Lex monta l’escalier sans s’arrêter et entra dans sa chambre.
Il verrouilla la porte, puis s’allongea doucement sur son lit, en faisant
bien attention à ne pas faire de faux mouvements. Ses côtes le
faisaient souffrir, mais pas autant que le fait de savoir qu’il allait
devoir supporter son père pendant deux semaines.
Lorsqu’il vit arriver la voiture, Jonathan lâcha sa bêche
et s’approcha. Il aida Katy à descendre de voiture, puis prit son
sac et l’accompagna à l’intérieur. Martha et Clark
les suivirent.
- Comment te sens-tu ? Demanda le jeune homme lorsque sa cousine fut installée
sur le sofa.
- Beaucoup mieux. Je déteste les hôpitaux.
- Moi aussi, soupira Jonathan. Bon, je retourne au travail.
- Tu veux un coup de main ? Demanda Clark à son père.
- Non, reste avec Katy.
- Ok !
Pendant que les deux jeunes gens discutaient, Martha alla préparer le
repas.
- Dis-moi, Clark, je me trompe ou il y a quelque chose de très fort entre
Lex et toi ?
- Que veux-tu dire ?
- Je ne sais pas. Parfois, on dirait que vous êtes deux frères.
Clark sourit.
- C’est vrai que Lex est un peu le grand frère que je n’ai
jamais eu.
Katy posa une main sur le bras de son cousin et demanda :
- J’ai l’impression que quelque chose te tracasse. Tu sais, tu peux
tout me dire.
Le jeune homme eut un signe de dénégation.
- Non, tout va bien.
Il eut la vague impression que sa cousine était surprise et déçue
de sa réponse, mais se dit qu’il se faisait des idées. Alors
qu’il allait lui poser une question, le téléphone sonna.
- Clark, tu peux répondre, j’ai les mains dans la pâte à
tarte.
- J’y vais M’man !
Pendant que le jeune homme parlait au téléphone, Katy l’observa
à la dérobée. Au bout d’un moment, il posa le combiné
et se dirigea vers la cuisine. Martha en sortit presque aussitôt et prit
le combiné.
- Qui était-ce ? Interrogea Katy.
- Une amie d’enfance de Maman. Elle est en visite à Metropolis
et elle invite mes parents à venir passer deux jours avec elle et son
mari.
- Tu crois qu’ils vont y aller ?
- J’espère ! J’aimerais bien que mon père me laisse
un peu de responsabilités ici !
Clark espérait surtout qu’il pourrait profiter de quelques jours
de repos pour pouvoir penser tranquillement à tout ce qui se bousculait
dans sa tête.
Après bien des discussions, Jonathan accepta l’invitation de l’amie
de sa femme et le couple Kent partit donc pour Metropolis dans l’après-midi,
non sans avoir fait mille recommandations à Clark. Katy leur assura qu’elle
veillerait sur son "petit" cousin et ils finirent par partir, l’esprit
tranquille. Katy et Clark passèrent la soirée devant la télévision,
se gavant de pizzas et de sucreries que le jeune homme était allé
chercher en ville après le départ de ses parents. Epuisée,
Katy alla se coucher tôt, tandis que Clark en profitait pour faire un
peu de rangement dans la maison "à grande vitesse". Puis, sachant
qu’il ne pourrait pas dormir, il alla dans son "loft" et jeta
un œil dans son télescope. Aucune lumière ne provenait de
la maison de Lana et il tourna alors son regard vers le ciel. Un bruit de pas
qui montaient les escaliers le fit se retourner.
- Katy ? Je croyais que tu dormais ?
- Je n’y arrive pas.
La jeune femme s’assit et fit signe à son cousin de la rejoindre,
ce qu’il fit.
- Clark, j’ai quelque chose à te dire… Je sais tout…
- Tu sais quoi ? Demanda t’il d’un air innocent.
- Je sais que tu n’es pas comme tout le monde, que tu es plus fort, plus
rapide qu’un homme normal.
Comme le jeune homme restait sans voix, elle continua :
- Ne t’inquiète pas, je n’en parlerai à personne.
- Comment…
- Je t’ai vu soulever le tracteur hier et ce soir, dans la maison…
Ecoute, Clark, moi aussi, j’ai un secret. J’ai… une sorte
de don…
- Quel don ?
- En fait, lorsque je touche quelqu’un, cette personne se mets à
me raconter tout ce qu’elle a sur le cœur.
Je comprends mieux pourquoi elle avait l’air déçue que
je ne lui dise rien hier soir !
- Ca fait longtemps ?
- Quelques années. Au début, je pensais que je devais inspirer
confiance aux personnes que je rencontraient et que c’était pour
cette raison qu’ils me parlaient aussi facilement. Mais, au fur et à
mesure, je me suis rendu compte qu’il y avait plus que ça.
- Je vois. Et, que se passe t’il si la personne ne reste pas avec toi
?
- Que veux-tu dire ?
- Et bien, si quelqu’un te bouscule par mégarde et s’éloigne.
Il va revenir en arrière pour te parler ?
- Non, ça ne m’est jamais arrivé. En fait, je ne sais pas
du tout ce qui se passerait dans un cas comme celui-là. Peut-être
irait-elle tout dire à la première personne qu’elle croiserait.
Honnêtement, je n’en ai aucune idée !
- Et, est-ce que ça t’es déjà arrivé que ça
ne fonctionne pas ?
- A part avec toi, non.
- Je comprends maintenant pourquoi tu es psychologue.
Clark se leva et fit quelques pas en direction de la fenêtre.
- Lex le sait ?
- Non. Et, je ne préfère pas qu’il le sache… pour
l’instant. Il est si…
- Cartésien !
- Exactement ! Il veut toujours tout expliquer par la logique alors que dans
mon cas, il n’y en a aucune. Et toi, Clark, quelqu’un est au courant
de tes dons ? A part tes parents, bien sûr !
- Personne. Enfin si, il y a Ryan. C’est un garçon qui est télépathe.
Il peut lire les pensées de tout le monde, sauf les miennes. C’est
comme ça qu’il a compris que j’étais différent.
- Tu as de la chance d’avoir tes parents pour en parler… Moi, je
n’ose rien leur dire… J’ai trop peur de leur réaction…
- Tu ne devrais pas. Ce sont tes parents ! Ils doivent t’accepter telle
que tu es !
- Je sais, soupira la jeune femme.
Elle étouffa un bâillement.
- Excuse-moi, Clark. Ce n’est pas que je m’ennuie, mais je suis
fatiguée.
- Je comprends. On devrait aller dormir.
- Bonne idée !