Chapitre 8 : Un Luthor se lève toujours avant l’aube
Cela faisait maintenant trois jours que Lex avait aménagé chez les Kent et tout allait pour le mieux. Il mangeait bien et il pouvait dormir autant qu’il le voulait, ses obligations ayant été suspendues vu les circonstances. Tout cela avait fait en sorte qu’après trois bonnes journées réparatrices, le jeune Luthor avait repris énormément de forces. En ce mardi matin, la lumière du soleil était déjà bien haute dans le ciel, même s’il n’était que 5h. Lex était réveillé depuis un bon moment déjà, n’étant pas encore habitué à voir autant de lumière entrer dans sa chambre à cette heure.
Soudain, brisant le silence quasi total qui régnait sur la ferme des Kent, le bruit d’une voiture, roulant lentement sur la chaussée granuleuse, le fit sursauter. Décidément, sa situation le pesait de plus en plus. N’ayant absolument pas la possibilité de se servir de ses jambes, Lex se sentait excessivement impuissant, sentiment qu’il avait appris à oublier en très jeune âge. De petits coups hésitants à sa porte le força à sortir de ses mauvaises pensées.
- Entre Clark.
- Comment savais-tu que c’était moi ?
- C’est cette attitude.
- Laquelle ?
- Celle du garçon modeste qui ne sait pas encore qu’il est voué
à un grand avenir (sourire amusé et concerné). Qu’est-ce
que je peux faire pour toi, de si bon matin ?
Clark avait à peine l’air d’être éveillé. Il portait un vieux pyjama à carreaux et avait les cheveux plus qu’en bataille. Cette vision amusait Lex au plus haut point, mais il remarqua vite l’air plus grave que semblait prendre son ami tout à coup.
- Lex, j’ai entendu un bruit de voiture dehors, c’est ça
qui m’a réveillé. Ton père est avec le mien dehors.
Je ne voulais pas te réveiller…je sais que tu as besoin de repos
mais...
- Non tu as bien fait. Tu m’aides ?
- Je descends ta chaise et je reviens te prendre.
- Pourquoi ? À ce que j’ai pu constater récemment, tu es
bien assez fort pour nous descendre tous les deux.
- Peut-être, mais je ne veux pas que tu te sentes comme un vulgaire meuble
que l’on trimbale partout dans la maison.
- Content de voir qu’il y a quelqu’un en ce monde qui me porte un
respect dont la cause n’est pas la peur d’une menace quelconque.
- (D’un ton moqueur) Content de voir que tu t’en aperçoives
enfin.
* * * * *
Au dehors, le temps semblait s’être considérablement rafraîchit. Peut-être aussi était-ce dû à l’ambiance qui régnait autour des deux hommes qui se faisaient face depuis cinq bonnes minutes déjà.
- Jonathan, cette situation est ridicule. J’ai le droit de venir voir
mon fils quand j’en ai envie. N’oubliez pas...
- Non ne vous en faites pas, je sais à qui j’ai affaire. Mais vous,
n’oubliez pas que vous êtes ici chez-moi. Avec toute la technologie
que vous pouvez vous offrir, vous avez bien un téléphone sur vous
non ?
- Écoutez je n’ai pas à me justifier devant vous. Je suis
simplement venu voir mon fils.
LL : - Je suis là. Qu’est-ce que tu fais ici, je t’avais
dis que je te rappellerais.
- En fait, j’avais une affaire à régler à Smallville
et je me suis dit que je pourrais venir te chercher tôt pour qu’on
déjeune.
- Tu réalises qu’il est 5h du matin !
- Et alors. Tu oublies que tu es mon fils. Un Luthor se lève toujours
avant l’aube.
Lex avait roulé les yeux d’ironie. Il avait toujours aimé se lever tard et son père le savait très bien. Il le soupçonnait d’ailleurs d’avoir fait ce chemin, simplement pour ruiner sa journée. Lex n’avait pas envie d’entendre les nouvelles menaces de son père pour qu’il retourne à Métropolis, ni le nouveau plan qu’il avait trouvé pour plonger son fils une fois de plus dans l’eau chaude. Il n’était pas naïf, Lionel n’avait pas débarqué de si bon matin seulement pour un déjeuner entre père et fils. Mais Luthor père n’avait pas l’air de vouloir partir sans lui et le fait que les Kent se sentent visiblement très mal à l’aise devant la situation le fit plier.
- D’accord, laisse-moi dix minutes et fais-moi le plaisir de m’attendre
dans ta voiture.
- (sourire mesquin) Tout ce que tu voudras Lex.
Clark était resté en retrait, observant la scène de loin. Lionel ne lui avait jamais inspiré de bonnes choses et il préférait être éloigné le plus possible de cet homme. Il plaignait Lex de ne pas avoir autant de choix. Son ami semblait vraiment ne pas avoir envie de partir de la ferme ce matin, mais il était évident que c’était pour épargner ses hôtes qu’il avait plié. Il s’approcha de son ami et se pencha vers lui.
- Accroches-toi ! Je ne monterai pas ta chaise pour rien d’accord ?
- Oui. Clark…il faudra que tu m’aides à me changer.
- Je sais (sourire amical) Au fait, tu es de quelle humeur aujourd’hui
? Noire ou noire ?
- Très amusant !
* * * * *
- Je te dépose sur le lit ?
Lex hocha brièvement la tête. S’il n’était pas si tôt, il se serait permit de passer un appel à Craig, mais à cette heure, il mettrait trop de temps à se rendre chez les Kent. Cette situation ennuyait le jeune homme. Il avait toujours eu le contrôle de la situation et jamais il ne s’était permis de dépendre de quelqu’un d’autre jusqu’ici. Cette attitude, il en était certain, l’aurait mené directement à être une proie de choix pour tous les gens du type de Lionel Luthor. Mais ce matin, il n’aurait pas le choix. Pour la première fois depuis de très longues années, Lex devrai laisser quelqu’un d’autre s’occuper de lui. Si cela durait encore longtemps, il était certain qu’il verrait tôt ou tard une expression de mépris dissimulé sur le visage du jeune homme qu’il aimait en silence.
Clark était demeuré quelques secondes interdit, observant son ami perdu dans ses pensées. Il était parfaitement conscient que Lex détestait de plus en plus le calvaire dans lequel il était plongé. N’importe qui aurait pensé que le besoin que son meilleur ami avait de tout contrôler en était la principale cause, mais Clark savait. Il savait que Lex avait peur que les gens finissent par le considérer comme une vulgaire loque humaine, qui a impérativement besoin qu’on lui rappelle respirer pour qu’il puisse survivre. Néanmoins, il ne pouvait faire taire cette petite voix en lui qui lui criait de protéger son ami, de veiller à ce qu’il soit bien à chaque instant. Il s’approcha de Lex et défit le premier bouton de son pyjama, ce qui fit sursauter légèrement Luthor fils, le faisant émerger totalement de ses pensées.
Après quelques secondes, Lex sentit son vêtement glisser de ses épaules et un hoquet de surprise (?) de son ami lui fit lever la tête.
- Tu es..
- Totalement imberbe, oui je sais merci.
Clark se sentait ridicule et gêné, mais il ne pouvait s’empêcher de rester muet et sans moyen devant la vision qu’il avait de Lex à cet instant. Sa peau était si laiteuse, qu’on l’aurait presque qualifié faite de marbre blanc. La fine musculature, presque parfaite, venait ajouter à l’impression qu’avait le jeune Kent d’observer une statuette de la Grèce antique, comme celles qu’il avait déjà observées dans les livres d’histoire au lycée. Et Lex, qui n’avait visiblement aucune idée de ce qu’il dégageait, avait pris une mine impatiente et légèrement gênée.
- Alors tu m’aides ou non ?
- Oui…désolé. Tu veux quelle chemise ?
- La bleu marine qui est sur la commode. Et pendant qu’on y est, prend
l’un des pantalons qui est dans le premier tiroir.
- D’accord.
Clark alla chercher les vêtements demandés et aida son ami à s’habiller. Ne voulant pas que Lex se sente plus mal à l’aise de cette situation, il prit de la vitesse, tout en prenant soins de ne pas lui causer de douleur inutile.
- Ça y est. Tu as besoin d’autre chose ?
- En fait, j’aimerais assez une pelle et de la corde (sourire las).
- Je ne crois pas que tu ais besoin de corde.
- Pourquoi ?
- Mon père doit déjà en être à enterrer le
tien à l’heure qu’il est !
Lex ne put retenir un rire amusé, ce qui fit sourire encore plus Clark.
A suivre...