Auteur : Satine
Adresse : satine.black@caramail.com
Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, que ce soit
ceux de Smallville ou de Superman.
Résumé : La fin de la relation Clark/Lex selon le point
de vue de ce dernier.
Style : Je dirais slash mais à peine perceptible.
Note : Cela faisait longtemps que je voulais écrire une fic qui
expliquerait pourquoi Clark et Lex si proches dans Smallville, deviendraient
plus tard les pires ennemis de la planète. C’est ma modeste contribution.
CENDRES
Lorsque ma mère mourut, je la détestais.
Comment avait-elle pu m’abandonner, moi son seul enfant ?
Je savais que je n’étais pas juste envers elle. Ce n’était
quand même pas sa faute si elle était tombée malade mais
allez dire ça à un enfant de douze ans qui vient de perdre la
personne à qui il tient le plus au monde. Son départ fut ressenti
comme une trahison car elle me laissait tout seul face à mon père
alors que je n’étais jamais assez bien pour ce dernier.
Abandonné par ma mère et méprisé par mon père,
je me tournais alors vers la seule personne capable de m’apporter de l’affection,
à savoir Paméla, la femme qui avait été engagée
pour s’occuper de moi pendant la maladie de ma mère. Mais, celle-ci
disparut du jour au lendemain et j’appris par mon père qu’elle
était partie contre une grosse somme d’argent. Mon cœur fut
blessé pour la seconde fois en quelques semaines.
Cependant, je n’eus pas le temps de m’appesantir sur mon sort car
mon très cher père avait déjà repris mon éducation
en main en prétendant qu’elle avait été négligée
et qu’il était temps de faire de moi un vrai Luthor. Et c’est
ce qu’il s’employa à faire les années qui suivirent
en m’apprenant tout ce qu’il y avait à savoir sur le monde
impitoyable des affaires et comment écraser les autres pour être
toujours le meilleur en tout. Je ne réclamais pas d’affection de
sa part, cela aurait été inutile. Je ne dis pas que mon père
ne m’aime pas mais pour lui, ce sentiment est une faiblesse et donc, il
s’interdit de le montrer. Au lieu de ça, il veut que je sois fort
et vainqueur en chaque chose. C’est pour cela qu’il a instillé
cette sorte de compétition entre nous, pour que je me surpasse toujours.
Puisque je suis quand même un être humain et que j’ai comme
tout le monde besoin d’affection, j’ai commencé à
en rechercher auprès de mes camarades. Mais je déchantais vite.
Aucun n’était intéressé par devenir l’ami d’un
monstre comme ils aimaient m’appeler à cause de mon absence totale
de cheveux. Quant aux rares qui osaient s’approcher de moi, ils ne l’étaient
que par mon nom ou ma fortune. Inutile de dire que je perdis vite confiance
en l’espèce humaine. Et désormais, appliquant les chers
principes de mon père, je traitais les gens avec mépris et tout
sentiment était exclu. J’aimais écraser les autres et les
faire souffrir car ainsi, je me vengeais de toute cette peine et rage qui s’étaient
accumulées en moi.
Et puis je te rencontrais.
Toi, Clark Kent, simple fils de fermier mais qui allait devenir tout pour moi.
Dès le début, tu m’as intrigué et attiré.
Intrigué car les circonstances de notre rencontre étaient pour
le moins étrange et attiré car qui aurait pu résister à
autant de sensualité et d’innocence dans un seul sourire ?
Je cherchais à t’acheter avec le tracteur et fut étonné
quand tu me le retournas. Et cela ne fit qu’augmenter mon désir
de te connaître mieux.
J’y réussis mais en partie.
En effet, tu deviens vite mon meilleur ami et tu me racontais toutes tes aventures
avec tes amis Pete ou Chloé ou encore ton adorable béguin pour
Lana. Mais pour me dire le reste, je pouvais toujours attendre. Je crois que
c’est cette attitude à vouloir me cacher la vérité
qui m’a poussé à entreprendre des investigations sur toi.
Ne te méprends pas Clark, je tenais à toi mais la curiosité
et le côté Luthor en moi qui veut tout savoir et diriger ont été
les plus forts. C’est pour cela que je menais discrètement ma petite
enquête tout en continuant à discrètement essayer que tu
t’ouvres à moi. Mais je n’étais sans doute pas assez
digne de confiance pour cela. Sais-tu à quel point je hurlais à
l’intérieur de moi quand tu me mentais en me regardant droit dans
les yeux alors que je savais pertinemment que tu ne disais pas la vérité
? Mais parce que je tenais à toi, je laissais passer et faisait semblant
de rien. Je pense que j’aurais dû être acteur.
Je crois que mon âme a commencé à vraiment montrer sa noirceur
le jour où j’ai tué Roger Nixon.
J’avais tué un homme et rien que ce fait en lui-même est
assez traumatisant. Mais ce qui fit le plus mal fut que je l’avais tué
pour protéger ton père et que je n’eus pour cela aucun remerciement
de sa part. Je ne demandais pas grand-chose. Juste un merci mais même
là, je n’étais pas encore assez bien pour lui. Son attitude
me fit de la peine car à cette époque, je croyais vraiment que
j’avais au moins réussi un peu à gagner sa confiance. Mais
pour ton père, j’étais et je resterais toujours un Luthor.
Quoique je fasse.
Quand mon père devint aveugle et qu’il m’accusa de sa cécité,
je sus qu’encore une fois je l’avais déçu et mon cœur
devient un peu plus noir. Malgré notre compétition acharnée,
je l’aimais et son rejet me fit de la peine mais je ne le montrais pas.
Je n’y avais pas d’intérêt. Il m’aurait encore
plus rejeté.
La trahison de Désirée meurtrit encore un peu plus mon cœur
fragile. Elle n’était intéressée que par mon argent.
Encore une autre. C’est pour cela que je fus méfiant la première
fois que je rencontrais Helen. Mais elle passa toutes mes défenses et
alors que je ne l’aimais pas réellement d’amour, j’ai
cru que je pourrais apprendre avec elle à mes côtés. Comment
ais-je pu être si aveugle ? Mais j’ai des circonstances atténuantes
après tout. En effet, elle avait rejeté l’argent de mon
père, elle savait mon obsession pour Clark, elle connaissait tous mes
défauts et pourtant, elle m’acceptait tel que j’étais.
Alors je l’ai crue et j’ai accepté ses sentiments comme une
preuve que finalement, j’étais assez bien pour que quelqu’un
m’aime. La chute fut rude quand là aussi, elle me trahit. Je sais
que je n’aurais sans doute pas du agir comme je l’ai fait avec elle
pour me venger mais j’étais si blessé que je laissais le
côté Luthor prendre le dessus. Et alors que j’avais si souvent
lutté contre, je le libérais en un instant. Etrangement, cela
me fit un bien fou.
C’est à cet instant précis que j’ai réellement
perdu ma confiance en la femme. Et je décidais alors que désormais,
je ne les croirais plus. Qui mieux qu’une femme sait utiliser de ses charmes
pour manipuler un homme ? C’était juré, je ne me laisserais
plus jamais séduire.
Je me tournais alors vers toi, mon seul ami encore à peu près
sincère et notre amitié repartit comme avant, à cette différence
près que maintenant, tu sortais avec Lana. Dans un certain sens, j’étais
heureux pour ton bonheur même si mon cœur avait perdu tout espoir
avec toi.
Je sais que j’aurais du arrêter mes investigations sur toi mais
je ne pouvais pas. Sans Helen dans ma vie, sans amour réellement sincère,
j’étais libre de laisser libre cours à toutes mes pulsions
sombres et je n’hésitais pas. Ta seule présence en tant
qu’ami me maintenait encore dans la lumière.
Mais même toi fus incapable de me retenir quand la communauté de
Smallville me tourna le dos. Ils me rejetèrent alors que j’avais
tellement fait pour eux. J’avais maintenu les emplois à l’usine
numéro trois, j’avais fourni du travail à ceux qui n’en
avaient pas, j’avais aidé les fermiers dans le besoin, j’avais
fait d’importantes donations au lycée mais tout ceci n’était
pas suffisant. Je n’étais toujours pas assez bien pour les habitants
à cause de mon nom. La pilule fut dure à avaler, très dure.
Pour me venger, je fermais l’usine. Et comme ça, ils n’eurent
que ce qu’ils méritaient. Evidemment, tu viens me voir pour que
j’intercède en leur faveur. Mais j’étais fatigué
d’être toujours celui qu’on appelait quand on avait besoin
de lui mais qui sinon, pouvait toujours aller voir ailleurs. Tu protestais mais
tous les petits services que tu m’avais demandés me revinrent en
mémoire. Faire venir l’équipe de football américain
de Metropolis, acheter le Talon pour en faire un café uniquement pour
faire plaisir à ta Lana, organiser sa soirée d’anniversaire
chez moi et j’en passe. Je sais que tu ne pensais pas à mal en
me demandant tout cela mais pour une fois, je voulais quelque chose en échange.
Je voulais la vérité et seulement ça. Si tu me l’avais
dit, tout aurait pu être si différent. Mais tu t’énervais
en me regardant encore droit dans les yeux et en prétendant que tu était
normal. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Je n’étais
pas trop exigeant, je voulais juste quelqu’un qui me fasse assez confiance
et quelqu’un à qui en retour je pourrais tout dire. Tu aurais pu
être cette personne Clark.
Je ne sais plus ce que j’ai dit à cet instant mais ce fut la dernière
fois que je te revis. Le lendemain, je quittais Metropolis et commençais
ma conquête de ce monde que je haïssais car il m’avait tout
pris et ne m’avait donné en échange que des regards emplis
de doute et de mépris. Sa conquête fut facile car j’ai de
l’argent et les hommes sont trop corruptibles. Et puis j’ai un avantage,
je sais exploiter leurs faiblesses. C’est très utile.
Superman fit son apparition quelques années plus tard et je te reconnus
sans aucun mal, mon cher Clark. Quand je te vis pour la première fois,
je crus mourir de rire devant ce ridicule costume mais cela ne m’étonna
pas. Tu t’habillais toujours comme ça à l’époque
où nous nous connaissions. J’appris alors que tu étais un
extra-terrreste. Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? Je ne t’aurais
rien fait Clark. Au contraire, j’aurais été le plus heureux
des hommes car tu m’aurais accordé ta confiance pour ce très
grand secret. Mais je n’étais pas assez bien pour toi.
Et voilà où nous en sommes. Moi président des Etats-Unis
cherchant à annihiler le monde par ce biais et toi, journaliste le jour
et Superman la nuit.
Quelle ironie n’empêche, qui aurait cru que nous serions devenus
les pires ennemis du monde ?
Je ne sais toujours pas ce que Cassandra avait vu dans sa vision mais si elle
en est morte, cela devait être assez horrible. J’espère que
j’ai rempli ses attentes.
Je te déteste Clark car si tu avais été présent
pour moi, je n’aurais pas suivi cette voie.
Mais aujourd’hui, tout cela n’a plus d’importance. Je suis
l’homme le plus puissant de la planète, j’ai le pouvoir et
tu ne peux rien faire contre ça.
Je regarde ma main droite et j’admire ma bague faite de kryptonite. Je
sais qu’elle te rend malade et que grâce à elle, tu ne peux
rien me faire. Comme quoi, mes investigations ont au moins servi à quelque
chose. Néanmoins, je commence à avoir un peu mal. J’espère
qu’il n’y a rien de grave. Je consulterais mon docteur demain.
Je me lève et fais quelques pas dans le bureau ovale en réfléchissant
à ce que je pourrais imaginer pour faire souffrir ce monde cruel et toi.
J’ai bien songé à m’attaquer aux personnes qui te
sont chères mais je trouve cela trop facile. J’utiliserais ce moyen
mais seulement en dernier recours.
Hum, que vais-je pouvoir faire…
Un sourire se dessine sur mes lèvres quand plusieurs idées se
font jour dans ma tête.
Je vais détruire ce monde.
Mais plus important, je te détruirais.