Auteur : Satine
Genre: slash (quoi d’autre avec moi!!!) mais c’est très
soft et c’est une Clex (pas ma faute, j’adore ce couple !)
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi et c’est bien
dommage.Bouh, Lex est pas à moi…
Résumé : Pour Lex, la pluie a toujours été
synonyme de tristesse.
Note:
- Dans cette histoire, Clark a seize ans. Donc si l’idée qu’un
mineur soit amoureux d’une personne du même sexe vous choque, n’allez
pas plus loin. Mais mon histoire est très soft. Enfin, vous êtes
prévenus.
- Cette histoire a certainement des erreurs. J’avoue que je ne connaissais
pas certains détails, j’ai donc inventé certains faits.
Et j’en ai occulté d’autres. La chronologie de la série
n’est donc pas respectée à cent pour cent.
- Enfin, je voulais juste dire que Michael Rosenbaum est trop sexy. Argh, je
fantasme<3<3<3<3<3<3<3<3
Rain, rain, go away…
Smallville, le manoir Luthor, 19h34
Lex était dans son bureau en train de travailler sur son portable quand
soudain, il se retrouva brusquement devant un écran noir. Etonné,
il se leva et constata avec surprise que toute la maison était plongée
dans l’obscurité. Il fronça les sourcils (ou ce qui auraient
été ses sourcils s’il les avait eus encore) mais un regard
vers la fenêtre lui fit comprendre la situation. Dehors la tempête
faisait rage. La pluie tombait à verse et les éclairs n’étaient
pas en reste. Il sentit même la maison trembler quand le tonnerre se manifesta.
Il se leva et s’approcha près de la fenêtre. Il était
seul ce soir, ayant donné congé à ses serviteurs pour la
soirée. C’était donc à lui d’aller remettre
le courant mais il n’en avait pas envie pour le moment. Il posa son front
sur le carreau glacé et frissonna. Il détestait ce temps.
Aussi loin qu’il pouvait s’en rappeler, la pluie avait toujours
était présente lors des événements les plus tristes
de sa vie et la regarder tomber lui rappelait toujours les choses qu’il
désirait le plus oublier.
Lorsqu’il apprit que ses cheveux ne repousseraient jamais et qu’il
était condamné à ne plus avoir un poil sur tout le corps
pendant le restant de sa vie, la pluie tombait finement. Il ne manifesta aucune
émotion à la nouvelle. Il était un Luthor après
tout et les Luthor ne montrent jamais leurs émotions. Mais une fois qu’il
fut seul, il laissa aller ses larmes. Il n’avait que neuf ans et savait
que son enfer allait commencer. Avant l’incident avec les météorites,
il n’était déjà pas très aimé de ses
camarades qui le traitaient de monstre à cause de ses cheveux roux et
de son asthme. Mais au moins, il avait un semblant de normalité. Maintenant,
il savait que leurs moqueries seraient pires. Il sanglota plus fort. C’est
dans cette position que sa mère le trouva. Elle comprit aussitôt
la situation et s’employa à le consoler. Il ne se rappelait plus
très bien de ce qu’elle avait dit. Certainement des mots de réconfort
et que tout irait bien. Des mots qui étaient des mensonges, ils le savaient
tous les deux mais il avait apprécié le sentiment. Il se souvenait
aussi qu’elle l’avait prise dans ses bras et qu’il s’était
alors senti en sécurité. Et pendant un bref moment, il avait oublié
sa situation et s’était senti David face à Goliath.
Lorsque sa mère mourut des suites de son cancer, la pluie était
à son maximum. Et les jours qui suivirent, elle continua sans cesse,
ne s’arrêtant même pas pour l’enterrement de Lillian
Luthor. Lex se souviendrait toute sa vie de ce moment. Il avait regardé
le cercueil disparaître sous terre et aurait voulu hurler qu’on
lui rende sa maman mais il s’était tu. Son père était
à côté de lui et ce dernier ne supportait pas la faiblesse.
Ne voulant pas le fâcher, il avait serré les dents pendant tout
le reste de la cérémonie. Mais une fois rentré, il avait
laissé libre cours à ses larmes. Quand Lionel le trouva, ce dernier
manifesta une colère sans nom. Un Luthor ne pleure pas, un Luthor n’a
pas de sentiments car ceux-ci sont une faiblesse. Lex avait bien tenté
de parler à son père mais ce dernier l’avait alors frappé
en lui disant que plus jamais, cette situation ne devrait se reproduire. Lex
avait bien reçu le message et à partir de ce jour, il avait durci
son cœur et s’était juré de ne plus jamais montrer
ses sentiments à son père.
Père qu’il commençait d’ailleurs à doucement
détester. Tout ce que faisait Lex n’était jamais assez bien
pour Lionel. Il n’avait droit qu’à des critiques. Alors lorsque
le jeune homme commença à grandir, il fit toutes les frasques
possibles et inimaginables. La principale raison était qu’il voulait
énerver son père mais tout au fond de lui, Lex voulait désepérement
attirer l’attention de celui-ci. Il réussit à cacher sa
peine quand ce dernier lui fit clairement savoir qu’il se fichait éperdument
de ce que pouvait faire son fils du moment que ce dernier était capable
de lui succéder un jour à la tête de l’empire Luthor.
C’est ce jour là que Lex comprit que son père ne l’aimerait
jamais. Etrangement, il ne pleuvait pas mais le ciel était noir.
En manque d’amour même s’il ne l’aurait jamais avoué,
Lex commença à le chercher auprès de ses amis. Mais ces
derniers n’étaient intéressés que par ce qu’il
pouvait leur procurer du fait de sa fortune ou par le biais de son nom. Ce que
Lex avait vraiment à offrir, ils s’en fichaient. Quand il comprit
que là non plus, il ne trouverait pas ce qu’il cherchait, Lex perdit
toute sa confiance en l’être humain et se jura de ne plus jamais
attendre quoi que ce soit des autres. Il devient alors cynique et puisque les
autres se fichaient de lui, il commença alors à utiliser les gens
pour avoir ce qu’il désirait. Les moyens importaient peu et s’il
fallait passer blesser des personnes pour y arriver, cela n’avait aucune
importance. Ils n’avaient que ce qu’ils méritaient. Lorsque
Lionel le félicita de ne plus se comporter comme une midinette et d’être
enfin devenu un homme d’affaires avisé, c'est-à-dire sans
scrupules, il commençait à pleuvoir.
Les années qui suivirent, Lex ne changea pas beaucoup sa manière
d’être. Il prenait ce qu’il voulait et tant pis pour les conséquences
que cela pouvait avoir. Son cœur était fermé à tout
sentiment d’amour, quel qu’il soit. De toute façon, cela
n’avait pas importance. Qui aurait pu vouloir l’aimer pour lui-même
? Les gens le détestaient ou le craignaient mais aucun n’avait
le courage d’aller voir ce qu’il y avait à l’intérieur.
Lex prétendait s’en ficher mais prétendait seulement. Quelque
fois, il se prenait à rêver de ce que serait sa vie si quelqu’un
l’aimait mais redescendait vite sur terre. Les gens n’étaient
qu’intéressés et même s’ils ne l’étaient
pas, qui voudrait aimer un monstre comme lui ? Personne. C’était
toujours dans ces moments où Lex se sentait le plus vulnérable
au fond de lui qu’il sortait et usait de son nom ou de son argent pour
avoir ce qu’il désirait. Sexe, drogue, alcool, cela n’avait
aucune importance. En règle générale, sa soirée
se passait bien et s’il y avait un quelconque accident, il était
vite réglé. Personne n’osait s’en prendre à
un Luthor. Mais une soirée, Lex but plus que d’habitude et complètement
ivre mort, il provoqua une bagarre. La police arriva sur les lieux et embarqua
tout le monde. Et ce n’est que grâce à l’intervention
de Lionel et à son influence sur le chef de la police de Metropolis que
rien ne fut inscrit dans le casier de Lex. Seulement, ce fut la goutte d’eau
qui fit déborder le vase. Fatigué des bêtises de son fils,
Lionel décida de le punir et de l’envoyer à Smallville,
Kansas pour diriger l’entreprise que LuthorCorp avait là bas.
Lex n’avait pas été particulièrement enthousiaste.
Devoir quitter Metropolis pour aller s’enterrer à Smallville n’était
pas une chose qu’il avait spécialement envie de faire. Mais il
n’avait pas particulièrement le choix en la matière. Et
c’est donc avec une certaine répugnance qu’il avait pris
le chemin de Smallville au volant de sa Porsche. Enervé par l’attitude
de son père et par le fait qu’il ne pouvait encore rien faire contre
lui, il n’hésita pas à pousser sa voiture au maximum. Et
quand celle-ci roula sur un tuyau qu’un camion passé là
précédemment avait fait tomber, il fut impuissant à garder
le contrôle et percuta violemment une personne qui se trouvait sur un
pont avant de traverser la balustrade et de plonger dans l’eau. Quand
il reprit connaissance, il constata avec surprise qu’il était vivant
et que c’était un jeune homme qui l’avait sauvé. La
première impression de Lex en voyant le visage de son sauveur (qui il
l’apprendrait plus tard se nommait Clark Kent) fut qu’il avait affaire
à un ange et qu’il pourrait facilement se perdre dans les yeux
verts de ce dernier. Mais le moment fut perdu quand le père de Clark
arriva pour ramener son fils chez eux. Néanmoins, Lex voulait le remercier
et c’était certainement ce que Clark désirait aussi. Sinon,
il ne l’aurait jamais sauvé. On ne sauve pas les gens par simple
bonté d’âme. Mais Clark se révéla différent
de tout ce que pouvait imaginer Lex. S’il avait sauvé ce dernier,
c’était uniquement par altruisme et rien d’autre. Il n’avait
donc pas besoin d’être remercié. Et pour le prouver, il renvoya
à Lex le cadeau que ce dernier voulait lui offrir. Lex était étonné.
C’était vraiment rare que quelqu’un ne veuille pas de ce
qu’il avait à donner. Intrigué, il se mit à fréquenter
le jeune homme et découvrit quelqu’un de simple, de naturel et
de complètement innocent. Pour la première fois de sa vie, Lex
découvrait une personne qui n’était pas intéressé
par son nom ou sa fortune. Il en eut l’ultime confirmation quand Clark
rejeta un de ses nombreux cadeaux en lui disant que son amitié n’avait
pas besoin d’être acheté et que s’il était avec
Lex, c’était pour lui-même et pas pour autre chose. A ce
moment, Lex sut qu’il venait de trouver un ami sincère. Clark devint
rapidement la personne la plus importante de son existence et il n’était
pas rare de voir les deux amis partager un café au Talon alors que Lex
aurait dû être en train de travailler. Mais il se sentait si bien
en compagnie du jeune homme. Tellement bien qu’il en vint d’ailleurs
à lui accorder une complète confiance, chose qu’il n’avait
jamais accordée pour personne, et à lui parler de sa haine pour
son père ou du fait que sa mère lui manquait. Bien sûr,
il savait que Clark avait des secrets mais il ne poussait pas son ami à
les lui révéler. Lui aussi avait des choses de son passé
qu’il gardait jalousement cachées et qu’il ne voulait pas
que Clark sache. Mais surtout, il avait trop peur que s’il lui demandait
de lui révéler ses secrets, ce dernier ne s’éloigne
de lui. Et ça, il n’en était pas question. Mais cela n’empêchait
pas de faire quelques recherches de son côté. Une autre des raisons
pour lesquelles il aimait fréquenter le jeune homme était sa candeur.
Clark était si jeune, si rafraîchissant que l’entendre parler
permettait à Lex de s’évader de son monde d’adulte
dans lequel il avait été plongé trop tôt. Il aimait
écouter Clark parler de l’école, de ses amis ou encore de
ses projets d’avenir. Il voulait être journaliste et Lex se promit
de l’aider à trouver une place plus tard au Daily Planet mais cela
bien sûr, de façon anonyme.
La seule chose que Lex n’aimait pas chez Clark était le béguin
que ce dernier semblait avoir pour Lana Lang. Voir son ami rêver de loin
à une fille qui était trop aveugle pour ne pas voir ce qu’il
avait à offrir l’énervait au plus haut point. Mais il n’avait
jamais rien dit et donnait toujours des conseils à Clark quand celui-ci
lui en demandait. Après tout, les amis étaient fait pour ça,
non ?
Lex n’était pas stupide. Il savait parfaitement que s’il
n’aimait pas Lana, c’était à cause des sentiments
de Clark pour elle. Il était tout simplement jaloux car il désirait
le jeune homme. Et ceci dès leur première rencontre. Etant bisexuel,
cela n’avait rien d’étonnant à ce qu’il soit
attiré par Clark qui était grand, bien bâti et qui avait
de magnifiques yeux verts aussi pénétrants qu’un chat. Seulement,
il s’était juré de ne jamais agir sur ce qu’il ressentait.
Clark était mineur et il n’allait pas provoquer les foudres de
papa Kent en séduisant son fils. Déjà que ce dernier ne
l’aimait pas beaucoup à cause de son nom…Qui plus est, Clark
était hétérosexuel, son attirance pour Lana le prouvait
bien. Il savait que le jeune homme l’aimait bien, peut-être même
y avait-il une certaine forme d’idolâtrie mais il savait que cela
ne pouvait aller plus loin. Enfin, Clark lui faisait confiance et Lex préfèrerait
se couper le bras plutôt que de voir un regard de trahison dans les yeux
de son ami. Malgré tout ceci, Lex ne pouvait empêcher le désir
de courir dans ses veines quand lui et Clark jouaient au billard et qu’il
avait une magnifique vision du postérieur de son ami quand celui-ci se
penchait pour jouer.
Soudain, la sonnerie de son portable le tira de sa rêverie. Il se détourna
de la fenêtre et du spectacle qu’elle offrait pour aller prendre
son cellulaire. Son visage se ferma en voyant qui appelait. Il décrocha.
- Oui, dit-il d’une voix froide.
- Et bien fils, est une manière de saluer son père ?
La voix de Lionel était moqueuse.
- Qu’est-ce que tu veux ? Je suppose que tu n’appelles pas pour
t’enquérir de ma santé ? Répondit Lex d’une
voix coupante.
- Tu as raison, ta santé m’importe peu du moment que tu continues
bien à faire ce que je te demande.
Des années d’entraînement à subir les remarques blessantes
de son père et à ne rien monter de ce qu’il ressentait furent
ce qui permit à Lex de garder un visage impassible même s’il
sentit le coup.
- Alors ?
Sa voix était calme même si au fond de lui, les mots de Lionel
avaient portés leurs fruits.
- Je veux que tu sois demain à Metropolis. J’ai besoin de toi ici
pour conclure certaines affaires.
- Tu ne peux pas le faire toi-même ? Je te signale quand même que
tu me préviens comme toujours au dernier moment et que je pourrais avoir
des choses de prévues.
- Voyons fils, quoi que tu aies à faire tu l’annules. J’ai
besoin de toi ici et c’est tout.
Et sur cet ordre, Lionel mit fin à la communication.
Lex raccrocha et essaya de se calmer.
- Je ne déteste pas mon père, je ne déteste pas mon père,
commença t’il à se répéter en inspirant et
expirant lentement.
Mais la haine qu’il éprouvait pour son père gagna en fin
de compte et bientôt, il hurla :
- Je te déteste, je te déteste, je te déteste.
Une fois, son père lui avait dit qu’ils n’étaient
pas des ennemis et qu’ils devraient se comporter comme un père
et son fils. Tu parles. Lionel voulait avoir Lex à ses ordres et faisait
tout pour le blesser. Ce n’était pas vraiment comme ça que
Lex voyait les relations entre un père et son fils. Il aurait tout donné
pour avoir un père comme Jonathan Kent. Celui-ci aimait sa famille qui
le lui rendait bien. Il ne cherchait pas à faire de son fils son jouet,
à vouloir le dominer et le blesser en permanence. Non, il écoutait,
tenait aux autres et respectait leurs idées. Il ne cherchait pas à
créer une sorte de compétition avec Clark comme le faisait Lionel
avec son fils. Pas étonnant que Lex le détesta. Pour l’instant,
il n’avait pas le pouvoir de se rebeller mais ce n’était
qu’une question de temps. Bientôt, LexCorp serait sur le marché
et alors, il serait libre et pourrait enfin se venger de son père. En
attendant, il devrait suivre ses ordres. Il soupira. Généralement,
quand il devait se rendre à Metropolis pour affaires, Lionel veillait
toujours à le garder quelques jours. Il devrait donc prendre de quoi
se changer. Et…
- Oh non...Je ne pourrais donc pas avoir Clark demain…
Une fois par semaine, Clark venait chez Lex et les deux amis passaient la soirée
à discuter ou à regarder des films que ni l’un ni l’autre
n’avait eu le temps pour Lex ou les moyens pour Clark de voir. Cette soirée
était très importante pour Lex car c’était le seul
moment où il pouvait avoir son ami pour lui tout seul. Bien sûr,
il le voyait en semaine au Talon mais il y avait toujours Chloé, Pete
ou Lana autour. Et il n’osait pas trop aller voir Clark à la ferme
car il savait que même si Martha l’aimait bien, Jonathan avait plus
de mal à accepter que son fils fréquente un Luthor. Et voilà
qu’avec Lionel qui avait besoin de lui, il n’allait pas pouvoir
voir son ami demain. Il aurait tué son père si ce dernier avait
été là.
- A croire que tu le fais exprès pour me gâcher la vie, gronda
t’il furieux.
Il allait devoir appeler son ami pour annuler. Clark allait être déçu.
En effet, ce dernier se faisait une joie de voir le dernier Matrix Reloaded
que Lex avait réussi à avoir en exclusivité grâce
à ses relations. Mais que n’aurait-il pas fait pour Clark…
Il regarda sa montre. Il était presque 21 heures trente. Devait-il appeler
si tard ? Mais demain, il devrait partir tôt pour Metropolis et n’aurait
certainement pas le temps une fois arrivé de prévenir Clark. Il
se décida quand même à appeler.
Le téléphone sonna plusieurs fois avant que l’on ne décroche.
- Allo ?
Lex sourit en entendant la voix de Clark et sans qu’il s’en rende
compte, son cœur battit plus vite.
- Hé Clark !
- Lex !!
La voix joyeuse de son ami fit du bien à Lex et soudainement, l’affrontement
avec son père ne fut qu’un lointain souvenir.
- Tu vas bien ? Il n’y a pas eu de problèmes au manoir n’est-ce
pas ?
L’inquiétude dans la voix de Clark provoqua une bouffée
de chaleur dans le ventre de Lex.
- Non, tout va bien. A part le courant qui s’est coupé et qu’il
faut que je remette mais à part ça, ça va. Et toi ?
- C’est pareil ici. Rien à signaler.
- Ecoute Clark, je dois me rendre demain à Metropolis et donc, je me
vois dans l’obligation d’annuler notre soirée.
- Oh…
Lex sentit la déception dans la voix de son ami.
- Ne t’inquiète pas. Tu verras Matrix la semaine prochaine.
- Ce n’est pas le film qui m’importe. Si je suis déçu,
c’est car je ne te verrais pas demain…
C’étaient de simples mots mais ils eurent un effet dévastateur
sur Lex qui sentit ses jambes flageoler sous l’intense émotion
qu’il ressentit en les entendant.
Il eut un silence et Clark reprit.
- C’est ton père.
Ce n’était pas une question.
Clark savait toujours reconnaître les signes d’un combat avec Lionel.
- Oui. Il me veut demain pour conclure des affaires pour lui.
- D’accord. J’espère que tu vas rentrer vite Lex et euh…Tu
vas me manquer…
Comme s’il craignait d’en avoir trop dit, Clark raccrocha précipitamment.
Lex raccrocha à son tour.
- Tu vas aussi me manquer Clark…
Il se dirigea alors vers sa chambre, prépara quelques affaires pour son
voyage et se coucha.
Pendant tous ces préparatifs, il avait eu le sourire aux lèvres
et les mots de Clark n’avaient cessé de résonner dans sa
tête.
Tu vas me manquer…Je suis déçu car je ne te verrais pas
demain…
Quand à son cœur, jamais il n’avait battu aussi vite.
Il s’endormit sans avoir eu le temps de réfléchir plus attentivement
à ses émotions. S’il avait eu le temps, peut-être
aurait-il pu voir que ces étranges sentiments qu’il avait expérimentés
avaient été présents à chaque fois qu’il était
avec Clark et qu’il ne s’en était jamais rendu compte. Mais
Morphée l’entraîna dans son royaume avant qu’il ait
eu le temps de s’y attarder.
Il était à peine sept heures quand Lex s’installa au volant
de sa Ferrari direction Metropolis. Si tout allait bien, il devrait être
là-bas pour dix heures. Il avait bien dormi et se sentait d’attaque
pour affronter son père. Il avait rêvé de Clark, peut-être
était-ce pour cela qu’il se sentait d’aussi bonne humeur.
Quel dommage qu’il ne se rappelle pas de quoi exactement il avait rêvé…Bon,
il valait mieux arrêter maintenant de penser à son ami car sinon,
il savait qu’il allait repenser à sa soirée gâchée
et cela allait le mettre de mauvaise humeur. Et ce n’était pas
vraiment les bonnes conditions pour voir Lionel. Il arrêta donc là
ses pensées, vérifia qu’il avait bien toutes ses affaires
et son portable et démarra.
Quand Lex arriva à destination, il était presque dix heures. Il
était content car il était dans les temps. Il faut dire aussi
que la route avait été complètement déserte. Il
se gara devant le siège de LuthorCorp et descendit. Pendant un moment,
il fut submergé par le bruit de la ville, ayant perdu l’habitude
à force de vivre à Smallville. Etrangement, toute cette animation
ne lui avait pas manqué. Il haussa les épaules, se prépara
mentalement à ce qu’il allait subir pendant les prochaines heures
et une fois le masque Luthor bien en place, il entra dans le building.
Une heure plus tard, sa patience avait déjà atteint ses limites
et il était prêt à se jeter sur son père pour l’étrangler.
Il avait à peine franchi le bureau de Lionel que ce dernier l’avait
submergé de travail. Il avait demandé (ou plutôt ordonné)
à Lex d’acheter deux entreprises pour LuthorCorp qu’il désirait
posséder avant la fin de la semaine. Et d’après ce que Lex
savait, les négociations allaient être rudes car les propriétaires
avaient fait clairement savoir qu’ils n’avaient pas du tout envie
de vendre. Il allait devoir batailler ferme et cela allait lui prendre tout
son temps. Il n’avait même pas dit à son père qu’il
aurait pu conclure les négociations de son bureau à Smallville.
Cela aurait été une perte de temps, Lionel n’aurait rien
écouté. Et si ce n’était que ça. Non, son
père avait aussi demandé à voir tous les comptes relatifs
à l’entreprise de Smallville et n’avait fait que critiquer,
disant qu’il n’y avait pas assez de rendement, qu’il y avait
trop de personnes employées à ne rien faire et donc Lex était
prié de faire quelque chose et rapidement. Ce qui voulait signifier qu’il
allait devoir tout réaménager.
Lorsqu’il sortit du bureau de Lionel, Lex avait toujours le même
visage impassible mais au fond de lui, il était furieux. D’une
part, par les critiques incessantes de son père et par le fait que ce
dernier veuille toujours exercer son contrôle sur lui. Mais surtout, il
était furieux du temps que cela allait lui prendre loin de Smallville
et donc loin de Clark.
Il soupira. Il n’avait pas le choix. Plus vite il ferait ce que son père
lui avait dit, plus vite il serait libre de quitter Metropolis. Il entra dans
son bureau, dit qu’il ne voulait pas être dérangé
sous aucun prétexte et commença à étudier le rachat
des deux entreprises que Lionel voulait.
A dix-neuf heures, le bruit de son estomac lui fit lever la tête de son
portable et il constata avec surprise qu’il avait été tellement
absorbé par son travail qu’il avait passé toute la journée
à travailler sans interruption. Il se leva et s’étira. Il
était content de lui. Il avait déjà convaincu le président
d’une de deux entreprises de vendre et de passer sous le contrôle
de LuthorCorp. Il faut dire aussi qu’avec de l’argent, tout était
possible. Lex eut un sourire méprisant en songeant à cet homme
qui avait proclamé haut et fort à qui voulait l’entendre
qu’il ne vendrait jamais et qui finalement, dès qu’on lui
proposait une somme intéressante, changeait d’avis aussi facilement.
C’était pathétique. Par contre, la deuxième allait
être plus difficile car le propriétaire était très
attaché à son entreprise qu’il avait crée et là,
l’argent ne le ferait pas changer d’avis. Mais Lex ne s’en
faisait pas pour ça. Il savait qu’on peut toujours forcer quelqu’un
à faire quelque chose. Il suffit juste de trouver l’élément
déterminant dans l’équation. Et en l’espèce,
Lex savait que la fille allait bientôt se marier avec un puissant homme
d’affaires et que ce dernier n’apprécierait pas trop de découvrir
que dans sa jeunesse, sa fiancée avait été impliquée
dans une affaire de drogue et de prostitution. La famille l’avait bien
caché mais Lex avait ses sources et il comptait bien se servir de ce
moyen pour faire changer d’avis le père. Il n’était
pas particulièrement attiré par l’idée de chantage.
Mais la faim justifie les moyens. Et s’il réussissait le rachat
de cette entreprise, Lionel serait satisfait et le laisserait tranquille pour
un temps. Mais il avait une autre raison pour agir de cette façon. Il
n’avait pas encore commencé à se pencher sur le dossier
Smallville mais il savait qu’il ne pourrait pas faire de miracles à
moins de baisser les salaires ou de licencier du monde. Et s’il faisait
cela, Clark lui en voudrait et il n’en était pas question. Il ne
pourrait supporter de voir de la peine dans les yeux de son ami. Il savait que
son père n’allait pas vraiment apprécier la situation mais
il espérait qu’avec le rachat des deux entreprises qu’il
désirait, la colère de Lionel se calmerait un peu.
Il verrait tout cela demain. En attendant, il avait faim et il voulait aller
se reposer. Et qui sait, il serait peut-être capable de rentrer dès
le lendemain à Smallville. Il quitta les tours Luthor et décida
de marcher jusqu’à son appartement. Avant de partir, il demanda
à l’un des gardiens de conduire sa voiture jusqu’à
chez lui et se dirigea vers le parc. Il s’acheta un hot dog et s’assit
sur un banc. Il se sentait bien. Il y avait une douce brise et le soleil était
encore présent. Il regrettait simplement que Clark ne soit pas là.
Il finit de manger et ferma les yeux. Un rire d’enfant interrompit sa
somnolence et il se redressa. Il vit alors une petite fille qui ne devait pas
avoir plus de six ans dans les bras de sa mère. Elles paraissaient tellement
heureuses toutes les deux. Lex sentit son cœur se serrer en repensant à
sa mère. Comme elle lui manquait…À la vue de l’image
du bonheur de cette mère et de son enfant, un souvenir revient à
sa mémoire. C’était quelques années avant sa mort.
Lionel était en voyages d’affaires et n’ayant pas à
subir la pression paternelle, Lex était alors libre de faire ce qu’il
voulait. Mais c’est bien connu que c’est toujours dans ces moments
que l’on ne sait pas quoi faire. Lex était alors parti à
la recherche de sa mère et l’avait trouvé dans la roseraie
en train de s’occuper de ses fleurs. Elle chantonnait et le petit garçon
qu’il était lui avait alors demandé pourquoi.
- C’est parce que je suis heureuse Lex. Ton père revient ce soir,
avait répondu Lillian de sa douce voix.
- Tu es heureuse que papa revienne ?
Lex ne pouvait pas comprendre comment on pouvait être heureux du retour
d’un tyran comme son père qui n’était jamais satisfait
de ce que son fils unique pouvait accomplir.
- Bien sûr, je l’aime !
Le petit Lex avait froncé les sourcils.
- Dis maman, c’est quoi l’amour ? Et comment tu as su que tu aimais
papa ?
Lillian avait alors arrêté de tailler ses rosiers et s’étant
assise, elle avait pris son fils dans ses bras.
- L’amour Lex est quelque chose de merveilleux. C’est un sentiment
qui vous submerge et vous donne envie de conquérir le monde ne serait-ce
que pour un sourire de la personne que l’on aime. On ne peut se passer
d’elle et son bonheur est la chose la plus importante à vos yeux.
Quand cette personne est à vos côtés, on ne voit pas le
temps passer tellement on se sent heureux et quand elle est loin, chaque seconde
vous paraît une éternité. Aimer c’est aussi s’inquiéter
quand cette personne est loin de vous et quand elle revient, c’est vouloir
la garder en permanence auprès de vous pour que plus jamais elle ne vous
quitte. L’amour c’est également être aux côtés
de cette personne quand celle-ci ne se sent pas bien physiquement ou moralement.
Aimer, c’est tout simplement faire un avec l’élu de son cœur
et le vouloir pour le reste de sa vie. C’est ça Lex le véritable
amour et on ne le rencontre qu’une fois dans une vie. Tout le reste n’est
que superficiel et quand tu te verras avec la même personne jusqu’à
la fin de ta vie, tu auras trouvé l’autre moitié de ton
cœur et de ton âme. C’est comme ça que j’ai su
que j’aimais ton père. Car je ressentais tout ceci pour lui. Je
sais qu’il a des défauts. Mais c’est ça aussi l’amour,
aimer la personne malgré ses défauts et ses faiblesses.
Devant la mine confuse de son fils, Lillian avait alors éclaté
de rire.
- Je sais que tu ne dois pas tout comprendre à ce que je te raconte.
Mais ne t’inquiète pas, un jour tu ressentiras toutes les émotions
dont je viens de te parler et alors tu sauras que tu es amoureux. Je sais qu’un
jour tu rencontreras cette personne qui te fera battre le cœur plus vite
et cette conversation prendra alors tout son sens !
Lillian avait alors embrassé son fils sur le front et s’était
levée avant de retourner à ses roses. Le soir, son père
était rentré et sa mère n’avait pas arrêté
de sourire toute la soirée. Lex s’était alors demandé
si un jour il ressentirait toutes les émotions dont sa mère avait
parlé. Elle semblait en être si sûre qu’il la croyait.
Les années avaient passé mais il n’avait pas oublié.
Puis sa mère était morte et Lionel avait alors affirmé
que les sentiments étaient une faiblesse et qu’en tant que Luthor,
il ne devait avoir en tête que la volonté de battre ses adversaires
et d’être toujours le premier partout. Pour faire plaisir à
son père, Lex avait laissé tous sentiments de côté.
Et puis le temps passait, plus les mots de sa mère s’effaçaient
de sa mémoire. De toute façon, qui serait assez bête pour
l’aimer avec son physique et avec son passé ? Non, les paroles
de Lillian n’avaient été que les paroles d’une femme
trop romantique. C’était tout.
Lex revient au présent en entendant le bruit d’un klaxon. Pourquoi
ce souvenir choisissait-il ce moment pour revenir ? Il n’y avait pas pensé
depuis des années. Alors pourquoi maintenant ? Etait-ce parce que Clark
lui manquait ? Mais c’était absurde. Il désirait Clark mais
il ne l’aimait pas. N’est-ce pas ? Les paroles sonnèrent
faux à ses oreilles.
- Non, je ne peux pas l’aimer…C’est impossible …
Pourtant, s’il était sincère avec lui-même, il devait
bien reconnaître que les sentiments pour son ami avaient toujours été
là mais que n’ayant jamais connu l’amour, il ne les avait
jamais reconnus comme tels. Oui, il désirait Clark. Mais il y avait tellement
plus que ça.
Il aimait être en compagnie de son ami, l’une des seules personnes
qui l’acceptait tel qu’il était et qui offrait son amitié,
sans rien attendre en retour.
Il aimait lui faire plaisir et voir alors le visage de ce dernier s’illuminer
sous l’effet de la joie. Et savoir que c’était lui qui avait
placé ce sourire sur les lèvres de Clark le rendait fou de fierté
et de tendresse.
Il adorait passer du temps avec lui et chaque minute passée lui semblait
encore trop courte, tellement il se sentait bien en compagnie de son ami.
Quand Lex n’allait pas bien car il était furieux à cause
de son père, il savait qu’il pouvait toujours aller voir Clark
et que ce dernier aurait toujours du temps pour lui. Et quand les deux amis
se séparaient, Lex allait toujours bien mieux et était à
nouveau prêt à affronter le monde. Il détestait être
séparé de Clark, que ce soit à cause de l’école,
des parents ou des amis et il était jaloux de chaque minute que son ami
passait loin de lui.
Oui, il aimait Clark. Passionnément. A la folie. Et il se voyait très
bien passer le reste de sa vie à ses côtés. A cette pensée,
le cœur de Lex battit plus vite. Toute une vie passée avec Clark
à ses côtés, une vie entière à l’aimer…Il
ne put s’empêcher de rougir à cette dernière pensée
et remua inconfortablement sur le banc tandis que son bas-ventre se réchauffait
brusquement.
- C’est donc ça l’amour maman, murmura t’il. Tu avais
raison. Je comprends maintenant que je le ressens. Je l’aime. J’aime
Clark.
Soudain, être loin de ce dernier lui parut insupportable et il se leva.
Il commença à courir vers son appartement. Les gens furent étonnés
de voir l’héritier Luthor courir mais il s’en fichait. Il
devait retourner à Smallville pour voir Clark. Oui, juste le voir. Lui
parler de ses sentiments étaient hors de question. Clark avait Lana et
de plus, il faisait confiance à Lex. Ce dernier n’allait pas trahir
cette confiance. Son cœur lui faisait mal. Il monta dans sa voiture et
démarra à toute allure. Il reviendrait le lendemain à Metropolis
mais ce soir, il avait besoin d’être près de l’être
aimé.
Il arriva devant la ferme Kent vers vingt-trois heures et arrêtant le
moteur, il descendit. Et se sentit complètement stupide. La maison était
plongée dans l’obscurité et était silencieuse. Tout
le monde devait dormir. Il se traita de tous les noms et s’apprêtait
à remonter en voiture quand une voix l’interrompit.
- Lex ?
Ce dernier se retourna doucement au son de la voix aimée.
- Clark, dit-il en essayant de réprimer les battements fous de son cœur
qui s’était emballé. Ce dernier venait de sortir de sa forteresse
de la solitude et paraissait étonné de voir son ami.
- Qu’est-ce que tu fais là, je te croyais à Metropolis.
Ne voulant pas dire la vérité et croyant fermement que la meilleure
défense était l’attaque, Lex répondit par une question.
- Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure ? Tu n’as pas
cours demain ?
Clark parut vaguement mal à l’aise.
- Je n’arrivais pas à dormir, alors je suis venu ici pour réfléchir.
- Tu as un problème ? Je peux t’aider si tu as besoin…
Etait-ce son imagination mais Lex eut l’impression que Clark rougissait.
Non, il devait avoir mal vu. Il faut dire aussi que la lune était cachée
par les nuages.
- Non, tout va bien, je t’assure.
Soudain, les nuages se dispersèrent, laissant la lune complètement
visible. Celle-ci, enfin libre, commença à éclairer les
deux jeunes gens. Et Lex ne put que regarder, totalement envoûté,
Clark être enveloppé par les rayons d’argent. A cet instant,
il eut l’impression de voir un ange tellement son ami paraissait irréel.
Et sans qu’il s’en rende compte, il murmura :
- Mon ange…
A peine les mots sortis de sa bouche, il les regretta.
- Euh écoute Clark, je suis fatigué. Je dis n’importe quoi.
Je vais rentrer au manoir et je te verrais quand j’aurais fini ce que
j’ai à faire à Metropolis.
Sans un mot, Clark s’approcha de son ami et le regardant droit dans les
yeux, il murmura doucement.
- Pourquoi es-tu revenu à Smallville Lex ?
- Tu me manquais…
Ce dernier aurait voulu pouvoir mentir mais, complètement hypnotisé
par les yeux de son ami, il ne put que dire la vérité.
Alors, sans un mot, Clark s’approcha de Lex et posa ses lèvres
sur les siennes. Ce n’était qu’un simple effleurement de
lèvres et Lex eut à peine le temps de réagir que Clark
s’était déjà retiré. Il leva un regard interrogateur
vers son ami mais ce dernier au lieu d’expliquer son comportement, prit
la main de Lex dans la sienne et l’entraîna vers son refuge. Arrivés
là, Clark demanda silencieusement à Lex la permission d’aller
plus loin. Toutes les bonnes résolutions de ce dernier s’évanouirent
devant le regard brûlant de son ami et il s’abandonna.
Lorsque Lex se réveilla le lendemain matin, sa première impression
fut qu’il se sentait merveilleusement bien. Il avait chaud et il avait
la sensation d’être en totale sécurité. Il voulut
bouger et constata qu’il était nu dans les bras de Clark. Un sourire
vint flotter sur ses lèvres lorsque la nuit dernière lui revient
en mémoire. Ils n’avaient pas fait grand-chose, juste s’embrasser
et découvrir le corps de l’autre mais pour Lex, cela avait signifié
le monde. Il se pencha et embrassa le front de Clark.
- Clark, si tu savais comme je t’aime…Je m’étais promis
de ne jamais agir sur mes sentiments mais il a suffit que je regarde dans les
yeux pour tout oublier. Je ne sais pas ce que cette nuit a signifié pour
toi. Nous n’avons pas trop parlé. Mais pour moi, cela a été
magique. Je sais que tu aimes Lana mais je ne veux pas m’effacer devant
elle. Je veux avoir le bonheur de t’aimer. Alors je ferais tout pour que
tu réciproques mes sentiments. Oui, tout. En attendant, je déteste
te quitter mais je dois retourner à Metropolis pour finir ce que Lionel
m’a demandé. Mais je reviendrais vite. Je ne peux pas supporter
d’être éloigné de toi trop souvent…
Il se détacha lentement de Clark pour ne pas le réveiller et s’habilla
rapidement. Peu de temps après, il était au volant de sa Ferrari,
direction Metropolis.
Deux jours plus tard, Lex reprenait la direction de Smallville. Il était
de très bonne humeur et impatient de revoir Clark. Durant son séjour
à Metropolis, il n’avait fait que penser à ce dernier et
même les critiques continuelles de son père sur son travail accompli
n’avaient pas réussi à altérer cet état d’esprit
idyllique dans lequel il se trouvait. Il était amoureux et rien ne pouvait
changer ça. Il arriva devant la ferme des Kent et descendit. Il fut surpris
par le vent frais qui l’accueillit et levant la tête, il constata
que le ciel était couvert de nuages noirs. Il avait été
tellement pressé d’arriver à Smallville qu’il n’y
avait même pas fait attention durant son voyage. Il frissonna et resserra
sa veste. Il regarda sa montre et vit qu’il était presque dix-sept
heures. Clark devait avoir fini l’école. Il devait donc être
rentré chez lui et devait se trouver dans sa forteresse. Il s’y
dirigea donc d’un pas vif, le cœur battant la chamade. Il se força
à monter les escaliers calmement. Il arriva en haut et se prépara
à saluer son ami quand il se figea. Son ami était bien là
mais il n’était pas tout seul. Il était avec Lana et ils
s’embrassaient. Une myriade d’émotions envahit Lex, douleur,
peine, trahison, jalousie. Il sentit son cœur se briser et à sa
grande horreur, le masque Luthor faire de même quand ses yeux commencèrent
à se brouiller. Il se détourna brusquement ne voulant pas que
les deux tourtereaux assistent à son humiliation. En état de choc,
il ne fit pas bien attention où il mettait les pieds et buta contre quelque
chose par terre. Le bruit attira l’attention de Clark et Lana et ces derniers
s’écartèrent l’un de l’autre. Clark pâlit
en reconnaissant Lex.
- Lex…
Ce mot eut pour effet de réveiller ce dernier de son état et reprenant
ses esprits, il commença à descendre à toute allure. Il
n’avait qu’un objectif, arriver à sa voiture et partir le
plus loin possible d’ici.
Il était presque arrivé quand il sentit quelqu’un lui agripper
le bras.
- Ne me touche pas, hurla t’il en se dégageant de l’emprise
de Clark.
- Lex, écoute, ce n’est pas ce que tu crois…
Ce dernier s’efforça de reprendre son calme et lorsqu’il
reprit sa parole, ses yeux étaient devenus froids et sa voix coupante.
Le masque Luthor était revenu. Lionel aurait été fier de
lui. Mais de toute façon, son père n’aurait pas pu s’empêcher
de dire qu’il l’avait pourtant bien prévenu. Les sentiments
étaient une faiblesse et en éprouver, vous amenait toujours à
de la souffrance, souffrance qui vous empêchait alors d’être
le plus fort et le meilleur en tout. Lex avait bien appris sa leçon et
ne referait pas la même erreur. Désormais, il se consacrerait uniquement
au travail.
- Ca suffit. Je ne veux rien entendre. Retourne vers ta Lana chérie et
j’espère que vous serez très heureux ensemble. Mais ce n’est
pas la peine de m’inviter au mariage.
Lex se dirigea vers sa voiture. Il voulait être de dos pour ne pas que
Clark voit à quel point il était blessé et combien cela
faisait mal. C’était la première fois qu’il aimait
et donnait son cœur à quelqu’un et le voir si facilement piétiné,
l’avait anéanti au plus profond de lui-même.
- Je sais que cette nuit n’a pas du être très importante
pour toi mais tu aurais pu au moins avoir la délicatesse d’attendre
que l’on en parle avant de te jeter sur Lana comme ça. Je croyais
que tu étais différent Clark, que je pouvais te faire confiance.
Mais finalement, tu es comme les autres. Tu m’as utilisé et tu
t’es servi de mes sentiments. Tu me dégoûtes.
Lex était complètement irrationnel. Dans sa douleur et sa peine,
il oubliait que Clark n’était pas au courant de ses sentiments
et que même s’il l’avait été, le jeune homme
n’avait strictement rien promis. Pour lui, cela pouvait avoir été
seulement une nuit de plaisir, sans aucune conséquence. Mais Lex, obnubilé
par sa peine, ne pensait plus raisonnablement.
- Je ne veux plus jamais te voir Kent. C’est pour cela que je retourne
à Metropolis. Définitivement.
Il monta dans la Ferrari et démarra. La pluie avait commencé à
tomber et Lex ne put s’empêcher de rire. Mais c’était
un rire triste, plein d’amertume.
- Evidemment, il pleut ! J’aurais dû le savoir pourtant qu’elle
est toujours synonyme de peine…Encore un souvenir douloureux à
rajouter. Je devine que c’est ma vie…
Il essuya ses yeux. Il ne pleurerait pas pour lui. Et puis après tout,
le ciel pleurait à sa place.
Il accéléra. Il voulait mettre le plus de distances possible entre
lui et Clark. Et désormais, il serait un vrai Luthor, sans pitié.
Il écraserait tout ceux qui viendraient se mettre sur sa route. Il n’aurait
plus aucun sentiment. Ces derniers ne faisaient que vous rendre faible et à
la merci des autres. Il venait d’en faire la douloureuse expérience
mais on ne l’y reprendrait plus.
- Que vais-je pouvoir faire pour me venger de toi Cl…Kent.
Appeler maintenant le garçon par son nom de famille. Eviter les familiarités.
Se distancer.
- Je pourrais faire fermer le Talon, histoire de faire du mal à ta Lana.
Je pourrais aussi fermer l’entreprise. Comme la plupart des habitants
de Smallville travaillent là, ça sera le chômage pour beaucoup
de monde et comme papa a acheté la banque de Smallville, quiconque paierait
en retard ses emprunts et autres, serait alors expulsé. Oui, je pourrais
faire ça. Quel effet ça te ferait de savoir que tu es responsable
de toute cette débâcle, hein Kent ? Et quant à toi, je pourrais
faire saisir la ferme de tes parents sous n’importe quel prétexte.
Et s’il le faut, j’en inventerais un.Je peux tout faire, je suis
un Luthor après tout. Et un Luthor peut tout faire car il a le pouvoir.
Il éclata d’un rire cruel, rire qui s’éteignit aussi
brusquement qu’il était né.
- Non, je ne pourrais rien faire de tout cela. Ca te ferait trop de mal…
N’est-ce pas le but ? Murmura une petite voix moqueuse dans sa tête.
- La ferme, grinça t’il des dents.
Il était devenu faible à cause de Clark. Tellement faible qu’il
ne pouvait plus rien faire sans penser d’abord aux sentiments de son ami
en la matière. Il était pathétique. Comment allait-il maintenant
pouvoir tenir tête à son père et réussir dans les
affaires s’il ressentait de stupides émotions ?
- Ca passera. Loin de lui et près de mon cher père, je serais
bientôt comme lui et je pourrais alors te détruire…
La pluie avait doublé de volume et Lex ne voyait pratiquement plus rien.
Il ralentit pour savoir où il était et eut un sourire ironique.
Il était proche du pont où lui et Clark s’étaient
rencontrés pour la première fois.
- C’est du passé tout ça.
Il accéléra pour quitter au plus vite cet endroit trop douloureux.
Malheureusement, la chaussée était glissante et ses pneus dérapèrent.
Et comme la première fois, sa voiture heurta la balustrade et bascula
dans le vide. La tête de Lex heurta le volant et il perdit connaissance.
Sa dernière pensée fut que cette fois, Clark ne serait pas là
pour le sauver. Il éprouva un sentiment de regret à ce qui aurait
pu se passer entre eux. Si seulement tout avait été différent,
si seulement Lana Lang n’avait pas existé…Il sourit en pensant
qu’il allait peut-être revoir sa mère là-haut, qui
sait ? La seule personne à qui il avait toujours pu faire confiance…
Et le noir l’envahit.
Lex fut réveillé par un rayon de soleil passant à travers
des rideaux. Il cligna des yeux et pensa que c’était étonnant
qu’il y ait autant de soleil en enfer. Puis il se réveilla complètement
et s’assit doucement sur le lit. Il regarda autour de lui et vit qu’il
était dans une chambre aux murs pâles, couverts de poster d’astronomie.
En face du lit, il y avait un petit bureau assez en désordre.
- Je connais cette chambre…
Il se leva et fit quelques pas. Apparemment, il n’avait rien de grave
puisqu’il pouvait se tenir debout et marcher. Il avait juste un peu mal
à la tête. Lex fit glisser sa main sur son visage et constata une
protubérance au niveau du front. Il avait juste une bosse. Il vivrait.
Il alla à la fenêtre, tira les rideaux et vit des champs de maïs.
Oui, il ne s’était pas trompé. Il était bien dans
une ferme et plus précisément, dans la ferme des Kent.
Il était chez Clark.
Il poussa un juron. Juste à ce moment, comme si ce dernier avait été
prévenu du réveil de son ami, Clark apparut.
- Lex, tu es réveillé !
La voix de son ami était joyeuse.
- Je…Oh mon Dieu…
Etonné par cet étrange vocabulaire, Lex se retourna pour savoir
ce qui avait causé à son ami (ex-ami, se corrigea t’il)
de se comporter ainsi. Clark était tout rougissant et regardait partout
sauf de son côté. Lex se regarda alors et constata qu’il
était en boxer.
- Qu’est-ce qui te choque Kent, ce n’est rien que tu n’as
déjà vu avant.
La voix de Lex était méprisante.
Clark se redressa et regarda Lex dans les yeux. Vert contre gris. A sa grande
honte, ce fut Lex qui baissa les yeux le premier. Il se serait maudit mais même
s’il ne les voulait plus, on ne se débarrasse pas facilement de
ses sentiments.
- Lex, j’ai fait sécher tes vêtements. Habille toi et rejoins
moi à la cuisine. Je vais te préparer quelque chose de chaud à
boire.
- Tes parents ne sont pas là ?
- Non, ils sont à un mariage. Nous sommes tous les deux. Nous allons
pouvoir parler.
Et il quitta la pièce.
En entendant ces mots, Lex s’était raidi. Ils étaient tous
seuls et ils allaient parler ? Il ne savait pas s’il allait être
capable de tenir le coup. Il avait beau se dire qu’il détestait
Clark et qu’il ferait tout pour se venger, une seconde en sa compagnie
et le cœur de Lex dansait la samba à lui tout seul. Il soupira et
s’habilla le plus lentement possible. Finalement, quand il n’eut
plus aucune possibilité de retarder l’échéance, il
se résolut à descendre. Il ne voulait pas parler à Clark.
Qu’est-ce que ce dernier aurait pu vouloir lui dire ? Peut-être
qu’il voulait parler de La Nuit et s’expliquer. Lex ne voulait pas
entendre Clark dire que c’était une erreur. Il le savait pertinemment,
Clark le lui avait bien fait comprendre en embrassant Lana.
J’espère qu’il ne veut pas qu’on reste quand même
amis, je ne le supporterais pas…
Finalement, il arriva à la cuisine. Clark lui tendit une tasse de café
sans un mot et s’assit. Lex n’eut pas d’autre choix que d’en
faire autant. Le silence régna. Lex sirotait son café, histoire
de n’avoir pas à parler et Clark paraissait plongé dans
ses pensées.
Finalement, Lex n’y tient plus.
- Je suppose que si je suis ici c’est car tu m’as encore une fois
sauvé la vie ?
- Oui Lex. Après ton départ, je t’ai suivi avec la camionnette
de mon père et je t’ai vu tomber dans le lac. Je t’ai alors
sauvé et je t’ai ramené ici.
- Comme c’est gentil à toi Clark, ironisa Lex. Je te dis donc merci.
J’aimerais maintenant que tu me ramènes au manoir. Je dois demander
à ce qu’on repêche la voiture et je dois aussi préparer
mon retour à Metropolis.
- Non.
- Quoi ?
- Tu ne partiras pas d’ici avant que nous ne nous soyons parlés.
Lex se leva et commença à faire les cent pas. Il ne voulait pas
avoir cette discussion. Cela faisait trop mal de repenser à tout ce qui
s’était passé.
- Je ne vois pas ce qu’il y a à dire de plus, finit-il par dire.
- Au contraire, il y a tout à dire. Alors assieds toi.
Lex s’assit alors et trouva sa tasse de café très intéressante.
Clark commença alors à parler.
- Je n’ai pas embrassé Lana.
- Mais bien sûr, j’ai eu une vision c’est ça ?
La voix de Lex était sarcastique.
- Non Lex, tu n’as pas eu de vision, expliqua patiemment Clark. Tu nous
as bien vu Lana et moi en train de nous embrasser. Seulement ce n’est
pas moi qui aie initié le baiser.
- Mais bien sûr, c’est la faute de Lana maintenant. Décidemment
Clark, tu es encore pire que ce que je croyais.
- Lex, écoute moi ! J’étais tranquillement en train de lire
dans la forteresse de la solitude quand Lana est arrivée. Elle m’a
dit qu’elle venait de rompre avec Whitney car elle s’était
rendue compte qu’elle avait des sentiments pour moi. Je n’ai eu
le temps de rien dire qu’elle était en train de m’embrasser.
Et tu es arrivé. Je te jure Lex. Jamais je ne l’ai embrassé
volontairement.
- Et pourquoi je te croirais ?
- Parce que je t’aime tout simplement.
Lex se figea.
- Tu quoi ?
Sa voix était blanche.
- Je t’aime, répéta patiemment Clark.
- Mais Lana ? Je croyais que tu avais le béguin pour elle depuis votre
enfance ?
- Tu as utilisé le mot juste Lex. Béguin. J’avais effectivement
le béguin pour elle. Elle a toujours été la princesse inaccessible
et tous gravitaient autour d’elle. Je ne pouvais que faire comme eux.
En plus, elle a été l’une des premières personnes
à être mon amie. Il n’en fallait pas plus pour que je croie
l’aimer. Et puis tu es arrivé dans ma vie Lex. En peu de temps,
nous sommes devenus les meilleurs amis et mon monde a commencé à
se centrer autour de toi. Il n’y avait pas une minute où je ne
pensais pas à toi, à ce que tu faisais. Et si tu savais comment
je pouvais être excité rien qu’à l’idée
de te voir !! J’étais jaloux de toutes les femmes que tu pouvais
fréquenter et j’ai vraiment haï Victoria. Pour moi, à
l’origine, tout ceci n’était que des forts sentiments d’amitié.
J’étais excité à l’idée de voir mon
meilleur ami et je détestais ces femmes car elles t’accaparaient
et donc, prenaient sur le temps que nous avions tous les deux. Et puis, il a
eu ces rêves dans lequel tu tenais toujours la première place.
Il rougit en disant ces mots et Lex ne put s’empêcher de trouver
ça mignon.
- Dedans, tu me faisais l’amour et alors que j’aurais pu trouver
ça malsain ou étrange, je trouvais ça au contraire naturel.
Presque comme si c’était dans l’ordre des choses, comme si
c’était normal. J’ai commencé alors à m’interroger
plus profondément sur mes sentiments pour toi et c’est là
que j’ai compris que je t’aimais. Que ce que je considérais
comme une simple amitié était en réalité de l’amour.
Purement et simplement. Je savais que tu aimais les femmes et que tu me considérais
seulement comme ton ami. C’est pour ça que je n’ai rien dit.
Et cette nuit, quand tu es revenu de Metropolis, que tu m’as appelé
mon ange et que tu as dit que je te manquais, je n’ai pas réfléchi
et j’ai laissé mon cœur parler. Je n’oublierais jamais
ce qui s’est passé cette nuit Lex car je sais que c’est tout
ce que j’aurais jamais. Nous sommes seulement amis pour toi.
Lex éclata de rire mais c’était un rire sans joie.
- Tu m’aimes moi ? Mais tu m’as bien regardé ? Je suis un
monstre Clark, je n’ai plus aucun poil sur tout le corps. Et comment peux-tu
m’aimer après tout ce que j’ai fait dans mon passé
?
Clark se pencha alors vers son ami et fit glisser sa main sur la joue de ce
dernier en le regardant droit dans les yeux.
- Tu n’es pas un monstre Lex. C’est vrai que tu es un peu différent
des autres au niveau physique mais crois-moi, c’est loin de me choquer.
Je dirais même que je te trouve très séduisant et sexy en
diable comme ça. Et cette nuit n’a fait que confirmer cette impression.
Ta peau est si douce, je pourrais facilement devenir obsédé. Quant
à ton passé, je sais que tu as fait des choses qui ne sont certainement
pas très honnêtes mais c’est le passé Lex. Je sais
que tu essaies de changer et de devenir meilleur. Ne laisse pas les erreurs
du passé te gâcher ton futur.
Lex voulait désespérément croire en la sincérité
des paroles de Clark. Mais il ne pouvait oublier la douleur qu’il avait
ressentie en le voyant en train d’embrasser Lana. Il avait besoin de plus
pour être sûr que s’il donnait vraiment son cœur à
Clark, celui-ci ne le détruirait pas de ses grandes mains.
- Tu dis que tu m’aimes. Alors prouve-le moi.
Et Lex de regarder son ami d’un air de défi.
Le silence régna quelques instants dans la pièce, Clark paraissant
réfléchir et Lex attendant la réponse de son ami.
- Alors ?
Lex détesta la note d’espoir qu’il y avait dans sa voix.
S’il te plaît Clark, ne brise pas mon cœur, il est si fragile.
- D’accord Lex. Je suis un extra-terrestre.
- Quoi ?
Lex ne put s’empêcher de regarder son ami d’un air ahuri.
- Tu as bien entendu. Je ne suis pas humain. Je viens d’une autre planète
et je suis arrivé par la pluie de météorites. J’ai
atterri dans un champ avec mon vaisseau spatial et c’est là que
les Kent m’ont adopté. Je suis désolé Lex car c’est
à cause de moi que tu as perdu tous tes cheveux.
- Tu n’es pas humain.
- Oui Lex, c’est ça. Et j’ai même des pouvoirs. Je
peux courir plus vite que n’importe qui, j’ai une vision aux rayons
x et je crois que je peux voler mais je n’en suis pas tout à fait
sûr.
- C’est donc ça ton fameux secret ?
- Oui. Je voulais te le dire plus tôt mais mes parents m’ont fait
promettre de ne rien dire à personne avant que j’aie atteint ma
majorité.
Lex parut pensif.
- Je comprends mieux certaines choses à présent. Le jour de notre
première rencontre, je t’ai bien heurté n’est-ce pas
?
- Oui, si j’avais été humain, je serais mort. Mais je suis
plus fort que les humains normaux. C’est pour ça que tu n’as
pas pu me blesser.
- Tu es donc invincible ?
- Non. La seule chose qui peut me faire du mal est la météorite
verte. Quand je suis à côté d’elle, je deviens malade
et je crois que je pourrais en mourir.
- A part tes parents, qui est au courant ?
- Seul Pete sait la vérité.
Un éclair de jalousie passa dans les yeux de Lex.
- Je suis censé être ton meilleur ami, tu dis que tu m’aimes
et c’est à Pete que tu dis la vérité sur tes origines
?
Il n’essaya même pas de cacher la blessure.
- Oh Lex, tu es la seule personne à qui je voulais dire la vérité.
Crois-moi, devoir te mentir était une torture mais j’avais fait
la promesse à mes parents. Je ne pouvais leur désobéir.
Quant à Pete, il a découvert mon vaisseau. Si je n’avais
rien dit, il aurait tout dévoilé à la presse. Je ne pouvais
courir ce risque.
Lex comprenait la position des parents de Clark. Ils avaient voulu protéger
simplement leur fils contre la curiosité des gens ou les expérimentations
que certaines personnes auraient voulu alors pratiquer sur lui. Et Lex était
pratiquement sûr que Jonathan Kent avait expressément interdit
à son fils de lui en parler à lui car il était un Luthor.
Mais il ne dit rien.
- Voilà Lex. Tu sais la vérité aussi bien sur mes sentiments
que sur mes origines. Tu peux en faire ce que tu veux.
- Pourquoi est-ce que tu m’as dit tout ça Clark ?
Lex était sincèrement étonné.
- C’est simple. Je te fais confiance et je sais que tu ne me feras jamais
de mal. Tu n’utiliseras jamais mes sentiments pour toi ou mon secret à
de mauvaises fins. Comme je te le disais plus tôt, tu as changé.
Tu n’es plus comme ton père.
- Tu me fais donc tellement confiance ?
La voix de Lex était vacillante. Jamais quelqu’un ne lui avait
fait autant confiance que cet adolescent de seize ans. Il fut submergé
par les émotions qu’il ressentit à ce moment là.
- Oui. Pour toujours tu as mon cœur et ma confiance.
Lex avait sa réponse.
- Clark, promets-moi. Promets-moi de toujours faire en sorte que j’agisse
bien pour que tu gardes cette confiance en moi. Si jamais je venais à
la perdre, je ne m’en remettrais pas.
- Je te le promets Lex.
Clark se leva et s’approchant de son ami, il le prit dans ses bras.
- Je t’aime Lex. Je sais que tu ne m’aimes pas, le fait que tu soies
parti ce matin là le prouve bien. Mais s’il te plaît, laisse-moi
être à tes côtés. Laisse-moi t’aimer de loin
et espérer qu’un jour, tu me donneras ton cœur…
Lex ne put s’empêcher de sourire. C’était un sourire
rempli d’émotions et de tendresse. Il était si heureux et
son cœur battait tellement fort qu’il était sûr que
tout Smallville pouvait l’entendre.
- Je n’ai pas besoin de te donner mon cœur Clark, dit-il en se levant
et en forçant Clark à l’imiter. Tu l’as déjà
depuis bien longtemps. Pourquoi crois-tu que j’étais si en colère
en te voyant avec Lana ? C’est car j’étais fou de jalousie
et à deux doigts de commettre un meurtre. Je suis désolé
d’avoir du te quitter ce matin là. Mais je devais retourner à
Metropolis pour finir un travail que mon père m’avait demandé.
Jamais je n’ai songé que tu penserais que je t’avais abandonné.
Je suis désolé.
Clark lui adressa un sourire radieux et Lex se demanda s’il était
possible de tomber plus amoureux de Clark qu’il ne l’était
déjà.
- Ce n’est pas grave Lex. Je sais maintenant que tu m’aimes et le
reste n’a plus d’importance.
- Oui je t’aime Clark comme je n’ai jamais aimé avant toi.
- Et tu aimes pour la dernière fois. Maintenant que je t’ai trouvé,
je ne te laisse pas partir si facilement.
Lex sourit en entendant le ton possessif de son ami mais il n’allait pas
se plaindre. Bien au contraire. Il était à Clark comme Clark était
à lui. Et ce, jusqu’à leur mort et au-delà même
s’il avait son mot à dire. Il savait que leur relation ne serait
pas facile. Il y aurait à prendre en compte beaucoup de facteurs, le
principal étant leurs parents. Il était fort à parier que
ni Lionel ni Jonathan n’allaient voir cette relation d’un très
bon œil. Mais pour l’instant, il ne voulait pas penser à eux.
Il se pencha vers Clark et lui murmura doucement à l’oreille :
- Si on allait célébrer cet amour dans un endroit plus confortable
? J’ai encore plein de choses à découvrir…
Son ton était malicieux.
Clark rougit légèrement et il répondit d’une voix
rauque :
- Et moi, je suis en manque de ta peau…
Clark prit alors la main de Lex dans la sienne et l’entraîna vers
sa chambre.
Dehors, le soleil brillait de tout son feu. La pluie n’allait pas revenir
de sitôt.