4 - Strike
Clark attrapa une pomme dans la corbeille de fruits dans la cuisine. Il s'était levé tôt mais il n'avait pas d'appétit pour tout autre forme de petit-déjeuner. Il embrassa sa mère sur la joue et s'assit à côté d'elle.
"Bonjour M'man."
"En forme mon chéri ?" demanda-t-elle en se préparant
une tartine.
"Oui, jamais été plus en forme." Voyant le regard de
sa mère se poser sur sa pomme, il ajouta. "Je n'ai pas très
faim, c'est tout, je t'assure."
"Si tu le dis. Tu n'as pas parlé de Karen depuis quelques temps,
il n' y a pas de problèmes entre vous, n'est-ce pas ?"
"On a rompu la semaine dernière." répondit Clark.
Martha le regarda surprise. Son fils avait dit ça avec le plus grand naturel.
"Que c'est-il passé ?"
"Rien de grave, M'man. Elle a tenu à m'accompagner à Metropolis
et on s'est disputé."
"Tu ne voulais pas qu'elle vienne ?"
"Non, mais ce n'était pas ça le problème. J'ai fini
par accepter qu'elle vienne. Et à l'hôpital je lui avais demandé
de m'attendre dans le couloir mais elle ne l'a pas fait. Elle est entrée
dans la chambre de Lex."
Martha comprenait de moins en moins.
"Et pourquoi tu ne voulais pas qu'elle rentre dans la chambre de Lex, il n'y avait rien de mal à ça, non ?"
Clark hésita avant de répondre.
"M'man, si je te dis quelque chose, tu me promets de ne pas le répéter
à P'pa ? Il s'en servirait contre Lex à un moment ou à
un autre et je ne veux pas que ça arrive."
"Je ne sais pas mon chéri..." Martha elle aussi hésitait.
C'était délicat. Mais la curiosité fut la plus forte. "Très
bien, c'est promis."
"Lex fait une allergie aux anti-douleurs. Cela le rend très désagréable."
"Comment ça désagréable ?"
"Ça altère sa personnalité, il ne peut pas s'empêcher
d'insulter tout le monde sans raison. Il a un langage très fleuri. Il
est parfois un peu violent. Depuis la chute de météorites il ne
supporte plus la plupart des médicaments. Les ambulanciers ne savaient
pas. C'est pour ça qu'Enrique est venu me chercher. L'année dernière
c'était déjà arrivé et j'avais réussi à
le calmer. Difficilement mais j'avais réussi. Personne n'ose l'approcher
quand il est comme ça. Les infirmières ressortent en pleurant.
Il est très blessant, il sait frapper où ça fait mal. Même
son père ne peut pas rester très longtemps. Et le laisser seul
n'est pas vraiment possible. Il se ferait mal..."
"Clark ! Tu ne nous en avais jamais parlé..."
"Je sais, mais c'était délicat... Karen est rentré
et Lex s'en est pris à elle."
"Oh... c'est pour ça que vous avez rompu ? Mais Lex n'était
pas dans son état normal ! Elle..."
"Maman !" l'interrompit Clark."Elle est rentrée. Je lui
avais dit d'attendre."
Martha ne répondit rien. Ce n'était pas la jeune fille que Clark avait voulu protéger mais son meilleur ami. Lex ne devait pas tenir à ce que plus de monde ne soit au courant... Et Clark avait voulu le protéger lui.
"Je comprends Clark, je comprends." finit par dire Martha.
"Je ne pouvais plus lui faire confiance... alors j'ai rompu."
Martha embrassa son fils sur le front.
"Tu trouveras quelqu'un d'autre mon chéri, ne t'inquiète pas."
Elle espérait seulement qu'il ne s'agira pas d'un garçon chauve de sa connaissance.
Jonathan rentra dans la cuisine quelques minutes plus tard et sourit à sa femme et à son fils en prenant une assiette.
"Bien dormi, Clark ?"
"Oui. T'as besoin de moi ce soir ?"
"Pas plus que d'habitude. Il n'y a pas de tâches urgentes."
"Super, j'ai promis à Chloé de l'aider à boucler la
prochaine édition de la Torche. Lana a perdu un serveur et elle est trop
débordée au Talon pour l'aider cette semaine."
Ses parents se regardèrent un instant.
"Clark, tu sais que nous t'avions dit de passer plus de temps avec tes
amis au lieu d'étudier tout le temps."
"C'est ce que j'ai fait."
"Nous sommes au courant fils, nous l'avons remarqué." commença
Jonathan."Mais il ne faut pas que tu tombes dans l'excès inverse."
"Il n'y a pas de problèmes... Je n'ai pas de mauvaises notes si
c'est ce dont vous avez peur."
"Clark, mon chéri, cela fait quelques temps que nous ne t'avons
pas vu travailler à la maison... Alors on se posait des questions, c'est
tout."
"Si tu veux avoir une bourse pour l'an prochain..."
"Je sais, je sais." Clark regarda sa montre. "Il faut que j'y
aille sinon je vais être en retard. A ce soir."
Il voulait garder ses notes comme une surprise. Une surprise qui arriverait à la fin de la semaine avec son bulletin. Heureusement d'ailleurs, il ne pourrait pas le cacher beaucoup plus longtemps.
Clark sortit de la bibliothèque un peu plus tard qu'il n'avait prévu. Il serait un peu en retard. Chloé allait criser s'il ne se dépêchait pas. Il entra dans le lycée pour aller au bureau de la Torche. Le lycée était désert à cette heure là.
"Alors Kent, qu'est-ce que tu fais ici à cette heure là."
Clark s'arrêta. Cinq membres de l'équipe de foot, encore en uniforme, étaient devant lui, peu disposés apparemment à le laisser passer.
"Je vais au journal. Un problème ?"
"C'est toi le problème, Kent. Les types dans ton genre nous dégoûtent."
L'un des footballeurs essaya de l'attraper mais Clark n'eut aucun mal à
le repousser. Les quatre chargèrent.
Clark se sentit faiblir. Oh non. L'un d'eux avec un morceau de météorite sur lui. Il était dans un sacré pétrin.
Chloé pesta. Elle avait compté sur Clark mais ce faux frère lui avait fait faux bond. Si jamais elle mettait la main sur lui... Elle était crevée. Elle avait bien cru qu'elle ne s'en sortirait jamais. Elle y avait mit du temps mais le numéro de la semaine était enfin près, elle ne remercierait pas Clark pour ça. Il avait intérêt à avoir une bonne excuse. Une très bonne excuse. Elle n'était pas sûre qu'un énième sauvetage de Lana Lang soit une excuse suffisante à ses yeux. Pas cette fois. Elle était trop fâchée.
Elle tourna pour voir une forme allongée par terre, la tête contre les casiers. Toute sa colère tomba et elle se précipita sur le corps.
C'était Clark. Et il était salement amoché. Son visage était couvert d'hématomes et de coupures et il semblait avoir du mal à respirer.
"Clark, Clark, tu m'entends ?"
Pourquoi est-ce qu'il ne répondait pas... Elle prit son portable et appela une ambulance. Elle savait qu'elle ne devait pas le bouger mais... Elle n'avait même pas le numéro des Kent sur elle... quel genre d'amie elle était ?!
Un éclat vert attira son regard. Une baguette verte ? Toute en météorite. Elle était certaine qu'elle n'était pas à Clark. Elle devait donc être à son agresseur. C'était un indice... elle le mit dans sa poche et prit la main de son ami dans la sienne.
"T'inquiètes pas Clark, ça va aller."
Les secours arrivèrent et Chloé monta avec eux dans l'ambulance. Elle n'allait pas laisser son meilleur ami seul maintenant. L'hôpital appellerait ses parents. Elle suivit Clark jusqu'à la salle de soin. Une infirmière prit des photos de ses blessures avant de demander à Chloé de sortir. La jeune fille embrassa son ami sur le front avant de laisser les médecins s'occuper de lui.
Elle finissait de raconter ce qu'elle savait au policier qui était venu quand les Kent arrivait. Martha Kent avait l'air bouleversée. Elle se précipita sur elle.
"Chloé, où est-il ?! Où est Clark ?"
"Ils sont entrain de lui poser un plâtre."
"Un plâtre ?!" Le visage de la mère de Clark était
terrifié.
"Il a un bras cassé. Il a aussi des hématomes un peu partout.
Il s'est fait attaqué quand il est revenu pour m'aider au journal..."
Chloé fondit en larmes pour la première fois depuis qu'elle avait retrouvé Clark.
"C'est de ma faute... je n'aurais pas du insister pour qu'il vienne. Ce
ne serait jamais arrivé sinon..."
"Ne dis pas de bêtises, Chloé..." répondit Martha
en le prenant dans ses bras. "Ce n'est pas de ta faute." Elle la lâcha.
"Il faut que je le vois."
Chloé lui montra le chemin pendant que Jonathan parlait au policier. Les médecins en avaient finis avec son bras mais Clark était toujours inconscient.
Martha fondit en larmes en voyant le visage de son fils. Qui étaient les monstres qui avaient pu faire ça à son bébé ?!
Jonathan arriva et la prit dans ses bras.
"Ils n'ont pas encore de suspects mais ils ont un indice. Une bague en météorite. Grâce à Chloé. C'est elle qui l'a trouvé."
Il sourit faiblement à la jeune fille.
"Tu ferais mieux d'appeler ton père pour qu'il vienne te chercher."
Chloé hocha la tête.
"Je passerais demain matin. Dites lui que je suis désolée, d'accord ?"
Martha posa un bras sur son épaule.
"Ce n'était pas ta faute ma chérie."
Clark reprit conscience avec l'aube. Ses parents étaient à son chevet. Sa mère s'était endormie mais son père était réveillé.
"P'pa ?"
Jonathan sursauta.
"Clark ?!" Il secoua sa femme."Martha, il est réveillé."
Martha se réveilla à son tour et se jeta à son cou.
"Oh mon chéri... j'ai eu si peur..." s'écria Martha.
"Qu'est-ce qui s'est passé, Clark ?" demanda Jonathan.
"J'ai eu tellement peur... ils avaient de la météorite sur
eux... ils m'ont fait tellement mal... Pourquoi j'ai encore si mal ?"
Les yeux de Martha s'embuèrent à nouveau et son mari passa un bras autour de ses épaules.
"Tu as été exposé aux météorites pendant
plusieurs heures... Chloé t'as trouvé à deux heures du
matin."
"Qu'est-ce qui s'est passé Clark ?"
"Je devais retrouver Chloé au journal à dix-neuf heures.
Je suis sorti de la bibliothèque à peu près à cette
heure là, j'étais en retard... et ils me sont tombés dessus
dans le couloir."
"Tu te rappelles de qui il s'agissait ?" demanda Jonathan.
"Oh oui..."
"C'est tout ?!" s'indigna Chloé.
Clark hocha la tête. Lisa, Lana et Jordan avaient l'air tout aussi indignées que Chloé. Malcom posa un bras sur l'épaule de Clark.
"Crois-moi, ils ne recommenceront pas. Même si je dois te coller
toute la journée pour ça."
"Une exclusion de trois jours, même pas d'interdictions de jouer
?! C'est n'importe quoi !" continua Jordan. "Ils te cassent un bras
et ils s'en tirent aussi bien ?! Où est la justice là-dedans ?!"
"Le shérif dit qu'il n'y a pas assez de preuves. Normal son neveu
est un des garçons en cause. Et ce sont des membres de l'équipe
de foot, ils ont tous les droits." expliqua Lana d'un air dégoûtée.
"C'est toujours la même chose. Colin a dit qu'il avait perdu sa bague
dans la journée et l'équipe de foot se serre les coudes. Ils étaient
tous ensemble."
Pete n'était pas là d'ailleurs. Clark regarda Chloé et lui demanda où il était. Il n'était pas venu le voir et il ne l'avait pas vu ce matin au lycée.
"Il a décidé de faire corps avec l'équipe... Il dit
qu'il ne peut pas se démarquer comme ça."
"Ok." répondit Clark, blessé. Pete était son
ami depuis encore plus longtemps que Chloé...
"Mais pourquoi ces malades t'ont fait ça ?!" demanda Lisa la
rouquine du groupe.
Clark serra les poings jusqu'à ce que ses jointures soient blanches.
"Vous connaissez tous la rumeur qui circule sur moi et Lex ?" demanda Clark.
Lana écarquilla les yeux. "Tu ne veux pas dire que..."
"Mais ce n'est pas vrai ! Comment peuvent-ils..." s'écria
Jordan.
"Je suis désolée Clark ! Je n'aurais pas du te demander de
venir..." fit Chloé pour la centième fois.
"Ce n'est pas de ta faute Chloé, ok ?"
La sonnerie retentit et ils se levèrent tous pour rejoindre leur salle de classe. Les bleus ne se voyaient déjà presque plus sur le visage de Clark après deux jours, mais son bras avait toujours besoin du plâtre. De toutes façons il devrait le garder pour sauver les apparences.
Lex appela Clark ce soir là. Il n'avait pas réussi à joindre les Kent depuis deux jours, et il commençait à s'inquiéter. Ce n'était pas à Smallville qu'on pouvait risquer grand chose mais tout de même... Il y avait les mutants et Clark se retrouvait toujours à avoir des problèmes avec eux... A croire qu'il cherchait les ennuis.
Il prit le téléphone et composa le numéro de téléphone. Deux sonneries passèrent avant qu'on ne décroche.
"Ferme Kent, Jonathan au téléphone."
Mince, ce n'était pas son jour.
"Bonjour monsieur Kent, c'est Lex Luthor. Est-ce que Clark est là
?"
"Bien sûr je vous le passe."
Lex crut un instant avoir mal entendu. Jonathan Kent avait été poli avec lui ? Et il lui passait son fils au téléphone sans aucune réflexion ? Dans quel univers était-il tombé ?!
"Allo Lex ?"
"Clark ! Tu vas bien ?! J'ai essayé de te joindre hier et avant-hier
mais je n'ai pas réussi."
"Ouais ça va... tu sais ce que c'est à Smallville... les
mutants ne nous laissent jamais tranquilles." Il avait essayé d'avoir
un ton léger mais Lex sentait qu'il se forçait.
"Clark, tu es sûr que ça va ?!"
"Oui, je te l'ai dit, ça va. Et toi, ta semaine c'était comment
?" demanda Clark.
Lex était conscient qu'il s'agissait d'une diversion mais il répondit quand même. Quand il raccrocha dix minutes plus tard, il n'en avait pas appris plus. Il était certain qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais pourquoi Clark ne voulait-il pas lui en parler ?! Il lui avait pourtant dit qu'il lui faisait confiance...
Lex n'était pas du genre à s'avouer vaincu. Son père lui avait enseigné la ténacité entre autres choses. Il chercha le numéro de téléphone de Gabe Sullivan et composa le numéro.
"Allo Gabe ? C'est Lex Luthor."
"Lex ! Toujours à Metropolis ? Il y avait quelque chose qui n'aillait
pas dans le rapport que je t'ai envoyé ?"
"Non ça va. Est-ce que ta fille est là ?"
Gabe hésita un instant avant de répondre.
"Euh oui. Pourquoi ?"
"Passe-la moi, s'il te plait."
"...D'accord... un instant."
Lex attendit en jouant avec le presse papier que Clark lui avait offert. Il entendait en bruit de fond des voix. Chloé n'avait pas l'air d'avoir envie de lui parler.
"Allo." finit-il par entendre.
"Chloé ? C'est Lex."
"Je sais. Tu voulais quelque chose ?" Elle était sur la défensive.
"Qu'est-ce qui se passe à Smallville ? Je viens d'avoir Clark, il
m'a dit qu'il allait bien, mais il y avait quelque chose qui clochait. Chloé
qu'est-ce qui se passe ?"
"Je... il ne t'a rien dit ?"
"Dit quoi ? Si je t'appelle c'est pour ça."
"Je ne suis pas..."
"S'il te plait ?! Est-ce qu'il va bien ?"
"Non."
Lex l'aurait parié. Il laissa la jeune fille continuer.
"Il s'est fait agressé. Il était à l'hôpital.
Il est sorti hier."
"Des mutants ?" demanda Lex.
"Non... des footballeurs." Le ton de Chloé était devenu
sec.
"Mais pourquoi ?!"
"Tu n'en as pas une petite idée ?!"
Lex n'était pas d'humeur à jouer aux devinettes.
"Je te rappelle que je suis à Metropolis et que je ne suis pas
au courant de ce qui se passe à Smallville. Désolé. Alors
maintenant dis-moi pourquoi ils s'en sont pris à Clark."
"A cause des rumeurs."
"Des rumeurs ?!" Lex pensa tout de suite aux étonnantes capacités
de Clark... est-ce qu'il aurait été pris à les utiliser
?!
"Tu joues les imbéciles ou quoi ?" s'énerva Chloé.
"Sur toi et Clark !"
C'était la dernière chose à laquelle il s'était attendu.
"Quelles rumeurs sur Clark et moi, s'il te plait Chloé." son
ton était devenu le ton froid et impersonnel qu'il utilisait à
la LexCorp.
"Celles qui prétendent que tu couches avec Clark."
Lex arriva à Smallville juste avant l'aube. Il avait réveillé ses secrétaires pour leur demander de vider son emploi du temps des deux prochains jours et il était parti. Il était trop tôt pour aller voir Clark alors il rappela les gens qui cherchaient des informations pour lui. A six heures du matin, il avait le dossier de la police et celui de l'hôpital. Et un café.
Il ne savait pas par lequel commencer. Il opta pour celui de l'hôpital. Il le regretta tout de suite quand il vit les photos... Clark était dans un état. On ne l'avait pas raté. Son visage, tout son corps était couvert de bleus et de sang et il avait eu un bras cassé. Il était resté inconscient un long moment selon une note des médecins. Et tout était de sa faute. Lex voulut aller le voir tout de suite mais il se força à continuer.
Il était déjà passé par là lui même. En pire et plusieurs fois. Mais c'était le genre de choses dont il aurait voulu protéger Clark. Il ne méritait pas ça... S'il tenait les petites enflures qui avaient osé le toucher, il n'était pas sûr de ne pas les tuer. Sa colère augmenta encore en lisant le rapport de police. Pas assez de preuves ? Clark avait identifié ses agresseurs. C'était évident que l'équipe de foot se serrait les coudes. Le shérif ne les avait interrogés qu'une seule fois, tous ensemble. Qu'est-ce que c'était que ces conneries ?!
Lex prit les clés de sa Porsche et sortit. Il fallait qu'il parle à Clark.
Martha préparait le petit-déjeuner pour sa famille en écoutant la radio. Elle n'aurait jamais crû que Smallville cachait des gens si terribles. Metropolis d'accord, là, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver, mais pas Smallville. Elle connaissait les habitants de Smallville, elle en appelait beaucoup par leur prénom. Et ces garçons qui avaient attaqués son fils adoré sans raison, elle connaissait les familles de deux d'entre eux. Son fils ne pensait pas qu'ils aient été contaminés par les météorites mais quelle autre raison auraient-ils eue ?
Des pneus crissèrent sur le gravier devant la maison et quelques instants plus tard on frappait à la porte.
"Entrez !"
Lex apparut. Martha aurait pu s'en douter, la voiture de quelqu'un de Smallville aurait fait plus de bruit. Surtout celle des gens qui passaient parfois à cette heure de la journée. Il était à peine sept heures.
"Lex ! Vous n'êtes plus à Metropolis ?"
Lex entra dans la maison. Il n'y avait apparemment que Martha Kent en bas.
"J'ai fait le voyage cette nuit, quand j'ai appris pour Clark."
"Oh c'est vrai gentil. Ca lui fera plaisir. Il n'a pas vraiment le moral
avec tout ce qui s'est passé. Vous avez déjeuné ?"
Lex hésitait entre s'asseoir et repartir.
"Je suis désolé. Je n'ai pas réfléchi, il
est trop tôt, je vais pas vous déranger."
"Ne dites pas de bêtises. Jonathan est déjà dehors.
Et Clark est dans la salle de bain. Il va descendre d'une minute à l'autre.
Asseyez-vous." Lex avait oublié à quel point l'instinct maternel
de Martha Kent était développé. "Que prenez-vous ?"
"J'ai déjà pris un café tout à l'heure."
La mère de Clark roula des yeux. "Cela ne fait pas un petit-déjeuner voyons !"
Elle décida donc elle-même de ce que Lex Luthor aurait dans son assiette. Elle n'allait pas laisser un ami de son fils repartir le ventre vide ! Elle ne l'avait jamais fait, elle n'allait pas commencer maintenant. Et ce n'était pas ce jeune homme qui allait lui imposer le contraire.
Quelqu'un apparut dans la cuisine. Clark, un bras dans le plâtre, et des marques sur le visage. Il s'arrêta net en voyant Lex assis avec sa mère. Il était venu. Il avait du apprendre alors. Le connaissant il en savait déjà plus que lui. Clark se reprit et s'assit en face de lui.
" B'jour M'man. Salut Lex."
"Bonjour mon chéri." répondit Martha en plaçant
une énorme assiette devant son fils.
"Merci M'man. Tu es arrivé quand ?"
"Tôt ce matin. Il faudra que j'augmente mes assistants... Je les
ai encore réveillés."
Cela fit sourire Clark et sa mère.
"Tu sais que ce n'était pas la peine de venir."
"Pas la peine ? Mon meilleur ami se retrouve à l'hôpital et
je ne devrais pas venir ?!"
"Je ne suis plus à l'hôpital maintenant." souligna Clark.
"Je sais... Je n'ai appris qu'hier..." Clark roula des yeux. C'est
qu'il avait vraiment l'air de regretter son retard. Ce qui lui faisait penser
d'ailleurs...
"Lex, ce n'est pas ta faute. Tu ne pouvais pas venir avant de savoir."
Cela n'eut pas l'air de convaincre beaucoup Lex. Clark se demandait de quoi ils parlaient en réalité. De ses blessures ou des rumeurs ?
Clark reprit un autre pancake avant de s'adresser à Lex du ton le plus neutre possible.
"Tu as mis combien de temps pour venir ?"
Lex ne s'attendait pas à cette question. "Hum... trois heures et quelques."
"Ah ! Sur une route déserte en pleine nuit quand il n'y a personne?! Je ne te crois pas."
Martha regardait son fils et la scène qui se jouait devant elle. Elle ne voyait pas où était le problème. Il fallait trois heures pour aller à Metropolis, Clark le savait pourtant.
Lex ne répondit pas et attendit avec un sourire, Clark sourit à son tour, mais seulement à moitié.
"Tu m'avais dit que tu serais plus prudent ! Sérieusement tu as
de la chance de t'en être si bien tiré à chaque fois."
"Je ferais plus attention la prochaine fois."
"Je plains le pauvre Enrique...vraiment."
"Aucune raison, il dormait."
Jonathan arriva quelques minutes plus tard et ne grimaça pas plus d'une seconde à l'idée d'avoir un Luthor de si bon matin dans sa cuisine. Il embrassa sa femme, tapota l'épaule de son fils et s'assit pour le petit-déjeuner. Sans se laver les mains selon les observations de Lex. Il avait pourtant travailler dehors avec les animaux ou le tracteur.
"Alors Lex, vous êtes là depuis quand ?"
"Ce matin." Il se demandait combien de fois encore il devrait y répondre.
"Ah... c'est bien de voir que Clark a des amis qui ne le laissent pas tomber."
Lex leva un sourcil. Clark foudroya son père du regard avant d'expliquer ses paroles.
"Pete a décidé que de prendre le parti de son équipe."
Lex n'avait rien à répondre à ça. Il posa une main sur l'épaule de son ami parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Il n'avait jamais aimé le fils Ross de toutes façons. Et ce n'était qu'en partie à cause du passé commun de leurs deux familles.
Martha regarda l'heure sur la pendule.
"Clark, il est temps de partir à l'école. Jon... Oh! Lex peut-être que vous pourriez déposer Clark ?"
Jonathan hocha la tête. Lex était maintenant certain que les Kent n'étaient pas au courant des rumeurs plus qu'il ne l'était la veille. Clark et Lex se regardèrent un instant.
"Ok ! Si tu es d'accord Lex ?"
"Euh, oui bien sûr."
"Parfait, j'vais chercher mon sac."
La Lamborghini n'était pas encore sortie du chemin qui conduisait à la ferme des Kent que Lex s'arrêtait. Il se tourna vers Clark qui n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'il était monté. Clark le regardait, certain de ce qui allait suivre et qu'il aurait préféré y échapper.
"Je vais être en retard."
"Je roulerais plus vite."
"Comment tu as su ?"
"J'ai appelé Chloé juste après toi. J'avais compris
qu'il y avait un problème." Lex soupira. "Pourquoi tu ne m'en
as pas parlé ?"
Clark pouvait dire que Lex était blessé. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu.
"Je voulais t'éviter des problèmes de lycéens. Je
ne penserais pas qu'ils iraient jusque là."
"Je croyais que nous étions amis ?"
Clark serra le bras de Lex de sa main libre convulsivement.
"Bien sûr que nous sommes amis."
Lex dégagea son bras et Clark recula le plus possible, comme s'il avait été giflé. Voir le visage froid de Lex lui faisait mal. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu dirigé contre lui. Très longtemps.
"Je croyais que les amis se confiaient les uns aux autres. Je sais qu'il
y a des choses que tu ne peux pas me dire, mais ça ! J'aurais pu faire
quelque chose pour ça !"
"L'équipe de foot a toujours eu une dent contre moi. Ça n'a
jamais changé. Ils ont toujours quelque chose à me reprocher.
C'est pour ça que je ne me suis pas vraiment inquiété de
cette rumeur là."
"Ils t'ont quand même crucifié en première année
! Tu aurais du m'en parler. J'ai été obligé de demander
à Chloé ce qui se passait !"
"Je sais... je ne savais pas comment te le dire. Et tu m'avais dit que
cette semaine était importante pour toi."
Le visage de Lex se radoucit, un peu.
"Jamais plus importante que mon meilleur ami. Allons-y. Sinon tu vas vraiment
être en retard. Je te dépose où ?"
"Comment ça où ?"
"Il vaut peut-être mieux qu'on ne te voit pas avec moi."
"Je n'ai jamais laissé personne décider avec qui je pourrais
être ami. Ce n'est pas maintenant que ça va changer."
"Clark..." tenta Lex.
"Non. Tu me déposes devant l'école."
Lex acquiesça à contrecœur.
"Cette fois tu ne pourras pas m'en vouloir si je roule trop vite."
Chloé et Jordan virent arriver Clark comme tous les élèves devant le lycée. Une voiture de sport n'était pas une façon très discrète d'arriver. Surtout lorsqu'on avait pour chauffeur Lex Luthor en personne. Chloé avait su qu'il serait en ville aujourd'hui mais elle n'avait pas imaginé qu'il se montrerait devant le lycée.
Clark n'eut pas le temps d'arriver jusqu'à ses deux amis. Déjà trois membres de l'équipe de foot l'arrêtaient. Cela commençait à devenir ridicule.
"Alors Kent, ton chéri t'a déposé à l'école
? Comme c'est mignon."
"A moins que comme tu as le bras cassé, il te cherche un remplaçant.
Il faut peut-être prévenir les élèves : Lex Luthor
est à la recherche d'un nouveau jouet sexuel. Sauve qui peut."
"La ferme. Vous êtes vraiment une bande de pauvres types. Lex est
un ami et je ne vais pas cesser de le voir pour vous faire plaisir. Si vous
n'avez pas d'autres bêtises à raconter, je vais aller en cours."
Clark s'éloigna pour être rattrapé par un joueur plus tenace que les autres. Le petit frère de Karen. Peut-être que sa rupture avec cette garce avait un rapport avec tout ça.
"On a pas dit qu'on avait fini."
"Au cas où tu n'avais pas remarqué, ce que vous pouvez dire
n'a aucune influence sur moi." répondit Clark. "Mais merci
à toi. Tu m'as appris quelque chose."
Le frère de Karen ne comprenait pas.
"Je me demandais si c'était votre QI qui était bas au départ ou si c'était l'uniforme de l'équipe qui le descendait. J'ai ma réponse. Dans ton cas c'est congénital. Ta soeur aussi est idiote. Ça doit donc être naturel dans votre famille."
Cela donna apparemment envie à Dave de le frapper.
"Voyons, ne sois pas plus bête que tu ne l'ais déjà. Tu veux vraiment me frapper devant tous ces témoins ? Il ne s'agit pas que de membres de ton équipe cette fois."
Dave baissa son poing comme Clark l'avait prévu.
Clark put enfin rejoindre ses deux amies.
"Salut Jordan. Salut Chloé."
"Salut Clark."
"Chloé laisse moi te dire que je ne suis pas très content."
"Je ne sais pas comment tu fais mais moi je ne peux pas. Même au
téléphone."
"J'y arrive très bien." Clark soupira."Je suppose qu'en
effet il ne t'a pas laissé le choix. C'est son style."
"Joli numéro en tout cas avec les trois crétins. Le ton m'a
rappelé quelqu'un... les cheveux en plus, si tu vois ce que je veux dire."
fit Jordan qui n'aimait pas être laissée en reste.
"Ah... je suppose en effet. Mais face à eux c'était trop
facile."
Lionel n'était pas content du tout. Son fils avait disparu de Metropolis alors qu'il avait rendez vous avec lui. Ce garçon ne faisait que lui attirer des problèmes. Comment avait-il pu avoir un fils comme ça ? Après quelques coups de téléphone, il apprit ce qu'il voulait savoir et sonna Dominic.
"Faites préparer l'hélicoptère. Nous allons à Smallville."
Lex se dirigea directement vers son usine. Il avait des têtes à faire tomber. L'opportunité était trop belle. D'un autre côté, rare étaient les familles qui n'avaient pas de liens avec la LexCorp. Ce qui ne travaillait pas à l'usine, étaient fournisseurs, ou avaient pour clients des salariés de l'usine. C'était trop facile, mais bon pour une fois il n'allait pas s'en plaindre. Mieux que la LexCorp, c'était la banque. Hum... Il devrait peut-être la racheter. Il n'avait pas encore d'établissement bancaire à lui.
Il commença par le bureau de Gabe Sullivan. Il frappa à la porte et entra sans attendre de réponse. Privilège des Luthor.
"Salut Gabe."
"Lex, tu es là depuis quand ?"
Cette question était vraiment terrible.
"Depuis ce matin." répondit-il pour la énième
fois.
"Une petite inspection surprise ?" le ton de Gabe laissait entendre
que si c'était le cas, il n'appréciait pas.
"Non." Il referma la porte du bureau et s'installa dans un fauteuil.
"Gabe, tu étais au courant des rumeurs qui couraient sur mon compte...
à propos de Clark j'entends."
Cela sonnait à peine comme une question.
"Et bien... j'ai entendu des conversations une fois ou deux, surtout après
ton départ. Mais je n'y ai jamais prêté plus d'attention
que ça. Je travaille avec toi et je connais bien Clark, je n'y ai pas
crû une seule seconde."
"Le problème n'est pas que tu y ais crû ou non." répondit
Lex. "Je t'ai mis à cette place parce que j'avais besoin de quelqu'un
de confiance. Le terme que j'avais employé était exactement 'mes
yeux et mes oreilles à Smallville'."
"Cela n'avait aucun rapport avec l'usine ! Si je devais faire un rapport
sur toutes les rumeurs qui courent à Smallville... tu sais c'est une
petite ville, les gens s'occupent comme ils peuvent."
Cela ne plut pas à Lex. Pas du tout.
"Personne ne s'occupe en se prenant à mon meilleur ami."
"Je n'ai pas dit ça..."
Lex leva la main pour l'arrêter tout de suite.
"Que cela ne se reproduise plus. Si Clark se retrouve de nouveau à
l'hôpital, je veux être informé le plus vite possible, c'est
clair ? S'il y a des rumeurs le concernant lui ou moi, je veux le savoir le
soir même, compris ?"
"Oui. Très clair." Ce n'était pas exactement le genre
d'attributions auxquelles il avait pensé, mais on ne disait pas non à
un Luthor.
"Parfait." Lex sortit une feuille de son attaché-case et la
lui tendit. "Sortez moi leur dossier. Et convoquez-les. J'attendrais dans
mon bureau, mais je ne serais pas très patient."
Il ne fallait que cinq minutes à Gabe Sullivan pour sortir les dossiers demandés. Lex n'attendit pas qu'il soit sorti pour commencer à les parcourir.
"Heu... Lex ?!"
Luthor releva les yeux. Ce n'était clairement plus Lex.
"Oui ?!"
"Qu'est-ce que tu comptes faire ?"
"Cela ne te regarde pas pour l'instant. Qu'ils attendent, je les recevrais
quand je l'aurais décidé. J'aviserais de leur situation dans la
LexCorp quand j'aurais parlé avec eux."
Gabe se retira et Lex put étudier tout à loisirs les dossiers devant lui. Il aurait pu recevoir les convoqués plus vite mais il avait souhaité les faire attendre. Quand il estima qu'ils devaient être dans l'état de nervosité et d'anxiété qu'il souhaitait, il appuya sur le bouton de l'interphone et demanda à ce qu'on les fasse entrer.
La porte s'ouvrit et ils entrèrent sans que Lex ne lève les yeux. Cela faisait partie du show. Primaire mais terriblement efficace. Surtout à Smallville. Il leur fit signe de s'asseoir d'un geste alors qu'il s'emparait du téléphone pour appeler le Manoir.
"Enrique ? Tu m'as laissé un message ?... Comme si j'avais besoin qu'il se souvienne de moi maintenant... non je m'en charge. S'il veut venir qu'il vienne... j'ai une petite affaire à régler... non rien d'important... Il entrera de toutes façons... non je ne suis pas sûr, cela dépendra de Père, je pense."
Lex raccrocha et regarda enfin les gens qui se trouvaient face à lui. Trois hommes, deux femmes. Tous entre quarante et cinquante ans. Aucun n'avait l'air très à l'aise. Parfait.
"Ah. Je crois qu'il y a là madame Pratt du service comptabilité, monsieur Hurtis et monsieur Curt du service technique, madame Fort de l'infirmerie et monsieur Dene de la sécurité."
Tous hochèrent de la tête à leur nom.
"Parfait. Vous savez que la LexCorp s'inquiètent beaucoup pour ses employés. Le bonheur des mes employés est une priorité pour nous. Et quoi de plus important pour le bonheur de mes employés que leurs enfants ? J'ai appris que vous n'aviez pas assez de temps à consacrer à l'éducation de vos enfants... Vous auriez du venir nous en parler. Vos enfants ont des problèmes, nous ne voudrions pas que ce soit parce que vous travaillez trop, n'est-ce pas ? Sinon je pourrais toujours décider de réaménager vos horaires à ma convenance."
Monsieur Dene ne parut pas apprécier. Les autres réfléchissaient peut-être encore à ce qu'il avait dit.
"Je ne crois pas que vous puissez parler de l'éducation de nos
enfants. Cela n'a rien à voir avec notre travail ici."
"Oh ? Vous croyez ? Si je décide que des choses sont liées,
elles le sont. Vivez avec ou prenez la porte, je ne vous retiens pas."
Monsieur Hurtis prit la parole cette fois.
"Vous nous menacez, c'est ça ?"
"Absolument pas, je vous fais juste comprendre comment les choses se passent.
Vous tenez vos enfants en laisse, ou alors je me verrais contraint de trouver
des motifs pour vos renvois. Et j'en trouverais. Vos enfants sont stupides et
ce n'est pas parce que le shérif est votre frère madame Pratt
qu'ils pourront toujours s'en sortir. C'est à cause de gens comme vous
que tous les ans un gamin est accroché à une croix avant le premier
match de l'année. Cette fois ils ont dépassés les bornes.
Il est temps qu'ils prennent conscience de leurs actes."
"Dépasser les bornes parce qu'ils s'en sont cette fois pris à
un de vos... ami." demanda monsieur Curt sans laisser de doute sur ce qu'il
entendait par ami.
"Exactement monsieur Curt. Je n'ai pas pour habitude de laisser des gens
s'en prendre à mes amis et encore moins à mon meilleur ami. Sans
compter que l'équipe de foot est aussi à l'origine de la vilaine
rumeur qui court sur Clark Kent et moi."
"Seulement une rumeur, hein ?" demanda monsieur Hurtis. "C'est
tout de même étrange que vous reveniez à Smallville aussi
souvent."
"Dites ça à mon père, c'est lui qui a décidé
d'installer le château familiale ici."
La porte s'ouvrit en grand sur Lionel Luthor.
"Lex ! Toujours à rejeter la faute sur ton vieux père."
"Père ! Je me demandais combien de temps il vous faudrait."
"Alors voilà les parents des vilains garnements qui s'en sont pris
au jeune Clark. Je suis de tout coeur avec vous... si vous saviez ce que Lex
pouvait faire à cet âge... Oh suis-je bête les journaux en
ont fait leur choux gras, bien sûr que vous savez."
"Père ?!"
"Oui, Lex ? Je crois que je suis plus à même de régler
ce problème. Tu n'as pas d'enfant, tu ne peux pas comprendre."
"Au contraire. C'est toujours toi qui as payé pour réparer
mes bêtises. C'est une loi universelle. Donc ils m'assurent qu'il n'y
aura pas de prochaines fois et tout ira pour le mieux. Sinon je serais obligé
de me passer d'eux."
"Tu vois, fils, c'est ça le problème avec toi, moi je les
aurais renvoyé sur le champ."
"Non, les adolescents font des bêtises c'est normal, il faut sévir
c'est tout."
"Ils étaient quand même à cinq contre un."
"Oui c'est vrai. C'était particulièrement lâche. Le
signe d'une violence latente et d'une très mauvaise éducation."
"Tout à fait d'accord, fils. Tu es sûr qu'un renvoi... Qui
sait d'où ils tiennent ça, des employés avec ce genre de
tendance, ce n'est pas ce qu'il faut."
"Non... s'il y a le moindre problème, je saurais où m'adresser
maintenant. Ils sont en période probatoire."
"Si tu y tiens, fils."
"Vous pouvez vous en aller. Je ne vous retiens pas."
Les cinq parents se levèrent et s'apprêtaient à quitter la pièce en quatrième vitesse quand Lex les retint.
"Je voulais savoir une chose. Madame Fort, votre fille, Karen, est-ce la même Karen qui sortait avec Clark ?"
La femme hocha la tête brièvement.
"Je vois."
"La jeune fille qui était à Metropolis avec Clark ? Celle
qui avait si peu de manières ?"
"A Metropolis ?"demanda la mère.
Oups, elle n'était pas au courant. Lex n'eut pas une once de remords.
"Je ne sais pas exactement quels sont les liens frères/sœurs,
mais vous devriez peut-être prendre garde à votre fils, s'il s'en
prend à chaque petit ami de sa soeur de la sorte cela pourrait être
gênant."
"Lex ! Tu ne penses tout de même pas qu'il aurait pu être jaloux
de Clark."
"Père ! Bien sûr que non. Je ne pense absolument pas que le
jeune Dave ait de penchants incestueux. Non, bien sûr. Une simple tendance
à la surprotection. Ces rumeurs ont commencés quand Clark et Karen
ont commencé à se voir. Cela pourrait n'être qu'une coïncidence
bien sûr."
"Oui, bien sûr. Allons ne vous attardez pas. Vous avez sûrement
du travail et je dois parler avec mon fils."
La porte était restée ouverte pendant la fin de la discussion et tous les employés qui passaient par là purent en profiter. Cela ferait le tour de l'usine avant la fin de la journée. Le reste de Smallville serait au courant le lendemain midi au plus tard. Une affaire rondement menée. Lionel referma la porte et s'assit confortablement.
"Lex, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusé."
Le jeune homme attendit un moment avant de répondre. Son père avait l'air sincère.
"Je dois dire que j'ai apprécié également. Espérons
que cela calme les esprits avant que la rumeur n'atteignent les Kent."
"Ils ne sont pas au courant ?"
"Dieu non... J'ai pris le petit-déjeuner avec eux."
Clark se fit déposer chez lui par Malcom à la fin des cours. Il aurait pu prendre le bus, mais puisque son ami s'était proposé, il n'allait pas refuser. La journée avait été plutôt calme après l'incident du matin. Il n'avait pas été à la bibliothèque parce qu'il était encore un peu fatigué et avait décidé de rentrer chez lui tout de suite. Il entra dans la maison et jeta son sac sur le vieil divan.
"J'suis rentré."
Il se dirigea ensuite comme toujours vers la cuisine pour attraper des cookies. Ses parents étaient tous les deux assis devant la table, le visage grave. Sa mère avait les yeux rouges.
"M'man ? P'pa ? Qu'est-ce qui se passe ?"
Son père se tourna vers lui, le visage complètement fermé, le ton sec.
"Assieds-toi, Clark."