Chapitre 7 : La vie chez les Kent
Lex avait sursauté lorsque Craig avait demandé à Clark de l’aider, mais il n’avait rien laissé paraître. Il avait simplement regardé son ami avec une expression indifférente, faisant mine d’attendre une réponse. Puis, Clark avait commencé à le masser et Lex avait eu l’impression que toutes ses fonctions vitales avaient cessé d’exister.
« S’il savait tout le bien et tout le mal qu’il me fait à la fois ! Clark, ce simple contact me donne envie de vivre chaque seconde comme jamais auparavant, mais il me donne aussi l’envie de mourir, car je souffrirai désormais de tous ceux qui ne me seront pas destinés. Je t’aime tant….je t’aime tant. »
Lex se laissait aller à toutes les nouvelles sensations qu’il n’avait pas connues jusqu’à maintenant. Il sentit les mains de Clark passer de son bras à son épaule et de son épaule à son cou. « Ouff ! Zone sensible ! » Lex ne pu s’empêcher de lâcher un léger soupir de bien être et ferma les yeux, voulant graver chaque « caresse » à jamais dans ses souvenirs. La voix désagréable (pour Lex) de Craig, le sortit de ce moment merveilleux.
- Lex, vous avez encore mal ?
- (Lex ouvrit les yeux et lança à demi épuisé) Non,
ça va maintenant, merci.
JK - Bon alors nous vous laissons vous changer Lex et nous partirons. Martha
a préparé de quoi nourrir tout Smallville. J’espère
que vous avez faim.
Clark regarda son père un instant avec des yeux étonnés. « Mais voyons ! Pas de remarques cinglantes, pas de réplique désagréable ? Tu as une drôle d’attitude aujourd’hui papa. Tu le regarde presque avec… de la sympathie ?!… non c’est impossible ».
- Craig ! Si vous continuez à me toucher sans prévenir, je ne
donne pas long feu de votre présence à mon chevet !
- (Craig roula les yeux et ignora la réplique) Vous avez besoin d’aide
pour vous changer monsieur Luthor. Bref, vous avez besoin de moi et je vous
avertis, mes visites se feront aussi ponctuelles que votre bonne humeur à
mon égard.
Lex voulu répliquer quelque chose, mais il aperçu Clark pouffer d’un rire très mal retenu et quitter la chambre avec les épaules convulsées de spasmes.
* * * * * *
Durant le trajet, Lex n’avait pas dit un mot, ce qui inquiétait un peu son ami. D’habitude, il était intéressé par un sujet quelconque à partager avec lui. Il lui posait des questions sur l’école, Lana ou autre chose. Clark était quelque peu peiné que son ami ne lui porte pas autant d’intérêt qu’à l’habitude. Cela le força à lui demander :
- Lex, ça va ?
Lex, qui regardait par la fenêtre depuis le début du trajet se tourna vers Clark avec une expression sereine sur le visage et un léger sourire.
- Oui ça va. Je suis désolé Clark, j’étais
perdu dans mes pensées.
- Et à quoi pensais-tu ? Si ça n’est pas trop indiscret
bien sûr (sourire curieux).
- Seulement à la chance que j’ai de t’avoir dans ma vie.
Lex avait dit cela sans réfléchir, mais il le pensait vraiment. Sans Clark Kent, le vrai Lex Luthor aurait fini par mourir et laisser place à un monstre dressé à rechercher le pouvoir pour ensuite mieux servir le Diable. À cette pensée, il ne pu qu’agrandir le sourire qui occupait son visage, afin de montrer toute sa gratitude à son ami. Clark eu un sourire gêné, mais Lex remarqua une lueur passer rapidement dans ses yeux.
- Et moi de t’avoir dans la mienne.
- Tu le penses vraiment ? (expression ironique)
JK- Ho oui il le pense ! Et s’il vous plaît Lex, ne débutez
pas une joute verbale à ce sujet, car je vous assure que vous seriez
perdant…j’ai essayé !!! (sourire entendu)
« Mais qu’est-ce qui lui prend aujourd’hui ? Maman et lui ont sûrement eu une sérieuse discussion ! » Sur cette pensée, Clark approuva de la tête et sourit à son père.
La camionnette arriva enfin dans l’entrée de la ferme des Kent. Martha s’avança sur le porche pour accueillir Lex. Pendant ce temps, Jonathan sortit la chaise roulante du véhicule pour la poser sur le sol. C’est à ce moment que Lex réalisa que Craig ne serait pas celui qui le prendrait dans ses bras pour le déposer sur la chaise. Il vit Clark s’approcher de sa portière et son cœur s’arrêta de battre. Je jeune Kent ouvrit la portière et sourit à Lex.
- Désolé Lex, je vais devoir te prendre dans mes bras…il faut t’installer dans la chaise et…
- Clark, tu n’as pas besoin de me demander la permission.
- Ben en fait, tout à l’heure tu as dit à Craig de le faire alors j’ai pensé qu’il serait plus prudent de suivre tes précieux conseils (sourire moqueur).
- (air sérieux) Ces « conseils » ne s’appliquent pas à toi.
-…d’accord.
Clark se pencha alors vers son ami et Lex passa un bras derrière lui avec l’impression qu’il allait perdre conscience tellement les sentiments et les sensations qui l’assaillaient étaient forts. Il aurait aimé que le temps s’arrête à jamais, le laissant doucement écouler sa vie dans les bras de son protecteur, le laissant entendre battre son cœur et respirer ce doux parfum dont l’odeur était incomparable à toute autre personne vivant sur cette terre. « J’aimerais que jamais tu ne me lâche ». Mais le contacte fut rompu lorsque Clark déposa son ami sur la chaise roulante, avec une douceur presque exagérée. Martha se précipita alors pour saluer ses trois hommes, certainement affamés.
* * * * * *
Ce n’est pas tant le repas qui avait impressionné Luthor fils, mais le fait qu’il y prenait part en famille, s’il pouvait s’exprimer ainsi. Les Kent avaient été vraiment très aimables avec lui et Jonathan lui souriait sans cesse, presque sympathique. Cette attitude cachait-elle quelque chose ? « Non voyons ! Tu n’as pas affaire à Lionel. Ressaisis-toi ! » D’ailleurs, Lex se demanda un bref instant ce que serait la prochaine brillante idée que son père aurait pour lui pourrir la vie. Au même moment, le téléphone sonna.
- Lex.
- Bonjour mon fils. Alors…comment vas-tu ? J’ai téléphoné
au manoir, mais Enrique m’a dit que tu logeais chez les Kent pour quelque
temps. Je ne croyais pas qu’un jour tu t’abaisserais à t’enfuir
dans une ferme pour t’éloigner de moi !
- Papa, ce n’est pas le moment. Si tu veux me parler de quelque chose
de plus important que tes états d’âme...
- Non attend Lex. Je me suis mal exprimé…En fait, je te téléphonais
pour t’inviter à déjeuner avec moi lorsque tu iras mieux.
Lex équartilla les yeux une fraction de secondes et Clark jeta un regard inquiet autour de lui, comme s’il se préparait à affronter la fin du monde. Plus personne ne parlait chez les Kent depuis que le téléphone cellulaire de Lex avait sonné et celui-ci se sentait de plus en plus mal à l’aise.
- Écoute...
- Je peux même faire le trajet jusqu’à Smallville si tu es
trop fatigué…
- En effet, je crois que ce serait une meilleure idée… D’accord
j’accepte, mais je te rappellerai pour te le faire savoir lorsque j’irai
mieux. Ne m’appelle plus ici… je crois que je n’ai pas besoin
de te dire pourquoi.
Sur ce, Lex raccrocha et baisa immédiatement les yeux vers son assiette, s’attendant déjà à une tempête colérique de la part de Jonathan.
- Je suis désolé (murmura-t-il).
MK- Ne vous en faîtes pas Lex, ce n’est rien. Vous voulez encore
des pommes de terre ?
- Non merci madame Kent.
MK- Vous pouvez m’appeler Martha Lex si vous le désirez.
- Très bien(léger sourire)…Martha.
CK- Tu sembles fatigué, tu veux monter à ta chambre ?
- Oui j’aimerais assez. Merci pour le repas madame K… heu Martha.
MK- Je suis très contente que ça vous ait plu Lex.
Cette fois-ci, Clark ne prévint pas Lex lorsqu’il le prit de nouveau dans ses bras pour le monter à l’étage.
* * * * *
La chambre était très sympathique. Petite, mais sympathique. Les affaires de Lex avaient été placées pour que celui-ci puisse y avoir accès. Une table de travail avait même été rajoutée, pour permettre à Lex de consulter son ordinateur. Près de la fenêtre, il y avait un petit lit couvert des draps qu’Enrique avait apportés chez les Kent.
- Je sais que tu es habitué à plus grand, mais j’ai organisé
l’espace, pour que tu puisses t’y sentir bien le plus possible.
- C’est toi qui as fait tout ça !?
- Ma mère et Enrique ont placé tes affaires. Je n’ai fait
que décider où iraient les meubles, ce n’est pas grande
chose en fin de compte (sourire gêné).
- C’est très apprécié Clark (petit sourire).
- Lex…tu dois avoir très mal encore n’est-ce pas ?
- Oui, mais ne t’inquiète pas pour cela. Ce n’est que moi
qui suis concerné… c’est de ma faute si j’ai mal.
Clark n’avait pas envie de laisser la cohorte de questions sans réponses qu’il retenait depuis déjà une semaine déferler sur son ami, mais la peur de ne pas avoir d’éclaircissement était pire que celle d’être remit à sa place. Lorsqu’il leva la tête pour affronter Lex, il s’aperçut que celui-ci le regardait dans les yeux avec une expression neutre, celle des Luthor que Clark connaissait si bien.
- Qu’est-ce qu’il y a Clark ?
- Je…enfin…Lex je sais que tu as tenté de m’expliquer
pourquoi…enfin bref…j’ai l’impression qu’il me
manque des pièces de l’histoire.
Lex avait toujours son masque d’indifférence et il regardait Clark avec des yeux qui semblaient dresser une barrière entre lui et son ami.
- Et quelles pièces est-ce qu’il te manque ?
- Hé bien (hésitant à continuer)…à l’hôpital,
tu m’as parlé de ton enfance, de tout ce que te fais encore endurer
ton père et aussi de la peur que tu avais de devenir sombre et…mais
pourquoi...
- Pourquoi je n’ai pas agi avant ?
- Oui…en fait non. Visiblement, tu étais tout de même satisfait
jusque là de ce que tu étais. Je veux dire que…hé
bien tu sais Lex, tout cela, étaient des choses qui faisaient partie
de toi et que tu semblais trouver importantes pour…réaliser tes
ambitions. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu veuille
tout foutre en l’air par peur de blesser les gens autour de toi cette
fois-ci ?
Lex s’était attendu à ce que son ami lui demande des précisions sur cette histoire. Au début, il avait semblé à Lex que Clark évitait de parler de tout cela pour le ménager un peu. Peut-être aussi avait-il simplement du recul quant à la façon dont Luthor fils allait lui répondre. Celui-ci avait souvent demandé à Clark de ne pas s’occuper de ses problèmes. Il lui avait même menti à plusieurs reprises, ce qui un jour, lui avait valu d’être brusqué par son meilleur ami à propos d’un scientifique qu’il niait connaître. D’ailleurs cet épisode était loin de rappeler de bons souvenirs à Lex.
Mais Lex avait pris une résolution et il devait la tenir. Il le devait s’il voulait changer les choses qu’il n’aimait pas en lui. Le jeune homme se dit que la meilleure solution serait encore d’être franc. Lex savait que Clark n’interprèterait cela que comme de l’amitié.
- Il faut croire que je ne peux pas me résigner à te traiter
de la même façon que je l’ai fait avec tous les autres. Clark,
je n’ai jamais été aussi proche de quelqu’un si ce
n’est que ma mère…j’aurais fini par te faire du mal.
Je me sentais de plus en plus attiré par une sorte de force malveillante…je
ne pouvais pas l’accepter. Cette vieille femme qui a lu mon avenir tu
te rappelles…je…je crois que la vision qu’elle a eue de moi
a certainement dû la tuer.
-…Je crois qu’il est possible de changer son destin si on le veut
vraiment tu sais.
- Alors c’est ce que je vais tenter de faire.
- Et je serai là pour t’aider.
Un petit bruit mit fin à leur conversation. On frappait à la porte. Craig fit son entrée et salua les deux jeunes hommes avec un petit sourire.
- Alors Lex, la douleur est-elle un peu moins aïgue ?
- Je ne pense pas, mais disons que la surprise est passée. J’ai
l’impression que tous mon corps est engourdi.
CK- Pourquoi ne me l’as-tu pas dis ?
- Ce n’est rien, je devrai apprendre à faire avec le temps que
ça durera.
CK- Tu sais, j’ai quand même reçu une formation de basse
en physiothérapie cet après-midi (sourire amical).
- D’accord je m’en souviendrai (sourire amusé et ironique).
Sur ce, Clark souhaita bonne nuit à son ami et sortit de la chambre, Craig devant aider Lex à changer de vêtements pour la nuit et le masser pour chasser la douleur.